27 Mar 11 The Last Morning Soundtrack – « A Distance. A Lack. »
Album
(Mosaic)
03/2011
Pop
On ne tarira jamais assez d’éloges sur ces régions qui, d’année en année, accouchent d’un pléthore de groupes et de musiciens dont les projets fleurent bon le talent, qu’ils soient aboutis ou non. Cette introduction peut vous sembler dérisoire mais j’insiste, j’écris du Limousin, et c’est un pléonasme de dire que ce n’est pas la joie. Voici The Last Morning Soundtrack, tout droit sorti de Rennes et dont la qualité ne se résume pas qu’au choix du pseudonyme. Derrière ce nom se cache principalement Sylvain, auteur-compositeur-interprète élevé aux années 90: années Chirac, Bush et révolution informatique. Rappelez-vous le bug de l’an 2000 et »Lycos, va chercher le chien ». Cette époque a semble t-elle influencé ses mélopées, emplies d’évocations adolescentes et de nostalgie juvénile. « A Distance. A Lack. » réveille en cela le fantôme d’Ellioth Smith, responsable de nombreuses coulées de larmes chez les ados des nineties. The Last Morning Soundtrack a pour lui de se contenter de peu. Élégantes, ses compositions sont concises et les rares envolées orchestrales sont savamment dosées. En toute légèreté, le songwriter ajoute avec parcimonie glockenspiel, quelques touches de piano ou encore de violoncelle. Néanmoins, c’est bien dans l’épure totale qu’il impressionne, notamment grâce à sa voix captivante et enlevée. Une certaine nonchalance plane, et si l’émotion règne, ce n’est pas celle des froides nuits d’hiver mais bien la mélancolie de ces soirées estivales où, malgré l’envie, ta petite main n’osa pas approcher celle que tu désirais. Non, ça ne sent pas le vécu. Son « Empty Frames » n’aurait pas démérité dans le haïkuesque « Ambivalence Avenue » de Bibio, malgré sa naïveté débordante « Around The Bend » touche le petit enfant qui sommeille dans vos coeurs de poivrots, et par sa densité et son émotion « The Belated Promise of Lovers » aurait mérité de conclure ce premier jet. En dix titres, le temps passe vite, et hormis le lyrisme de « The Last Chapter » un peu trop dégoulinant à mon goût, cet album fait preuve d’une légereté rare pour le genre. »A Distance. A Lack. » ne révolutionne rien mais pose une nouvelle pierre à cet immense édifice qu’est la pop. Si le projet revêt un caractère embryonnaire, il semble qu’il en faille peu pour qu’il éclose définitivement. Un très beau premier album où il n’y a pas grand chose à jeter.
seb
Posted at 12:19h, 29 marsJuste envie de dire MERCI de m’avoir fait découvrir ce songwriter !