
15 Juin 16 The Kills – ‘Ash & Ice’
Album / Domino / 02.06.2016
Rock
Rappelez-vous : il y a quinze ans, les Strokes s’imposaient sur chaque Une de la presse musicale mondiale pour la sortie de leur premier album ‘Is This It’. Jamais avares en commentaires cire-pompes, les éditorialistes y voyaient là le ‘grand retour du rock’, quand bien même personne ne l’avait vraiment vu partir. A leur décharge, reconnaissons que Casablancas et ses potes incarnaient le renouveau d’un genre où l’image (cuir et Converse) compte autant que les morceaux (rétros). Succès oblige, chaque label s’était mis en quête de sa petite sensation revival 60’s/70’s. La vague des groupes en ‘The’ était lancée, et rien ne pouvait l’arrêter, pas même le ridicule.
Dans ce contexte surgissait The Kills, duo féminin/masculin sûr de son ‘sex-appeal’ et de ses morceaux aux formes minimalistes. Déjà, Allison Mosshart et Jamie Hince incarnaient à la perfection une imagerie rock publicitaire (le groupe a par ailleurs été l’égérie de la marque Zadig & Voltaire) et sa rébellion en carton-pâte poussait à l’exaspération. N’empêche, ces deux têtes à claques savaient produire des singles sympathiques à défaut d’être renversants (‘U.R.A. Fever’, ‘Tape Song’), largement inspirés du blues et du garage traditionnel.
Retour en 2016. La réalité virtuelle se concrétise, PNL est en couverture de FADER et l’Occident tout entier ressemble au grotesque d’une émission d’Hanouna. De son côté, The Kills sort son cinquième album studio et continue à jouer l’air de rien ses petites ritournelles glam-rock. Problème : si le groupe se paye aujourd’hui des studios que même la mise à mort de votre PEL ne vous permettrait pas d’envisager, ses morceaux, eux, surfent sur le vide. C’est bien simple, rien à l’exception du single introductif ‘Doing It to Death’ (pour son riff de guitare aguicheur et sa rythmique digitale), ne mérite d’être sauvé. Rien. Aucune idée ne traverse le disque, pas une mélodie ne se montre digne d’être reprise. Et ce ne sont pas les pénibles efforts vocaux d’Allison Mosshart pour enflammer ces treize titres, plus proche du jus detox que du shot de Jack Daniel’s, qui rattraperont quoique ce soit.
On imagine quand même leur label parvenir à refourguer quelques-uns de ces morceaux pour deux ou trois synchro-pub. Après quoi, on conseille vivement à The Kills de raccrocher avant de nous plonger dans le même embarras que certains de ses camarades de la confrérie des groupes en ‘The’, circa 2001-2007.
‘Doing It To Death’
miko
Posté à 17:52h, 15 juinJ’aurai pas dit mieux… Malheureusement.
Vincent
Posté à 21:30h, 15 juinJe viens de l écouter ce matin et je vous trouve très durs avec cet album. En effet, même s il ne révolutionne pas le genre, cette album se laisse ecouter
BrunoMédiathèqueGuebwiller
Posté à 15:42h, 16 juinmême impression. J’aime bien vos chroniques, et j’ai toujours trouvé, surtout pour le premier disque, que c’était un mélange de PJ Harvey 1ère période et de Velvet ou/et de Stooges (« Weill fall »). J’aime bien ce disque, il s’écoute bien, même si je ne sais pas si c’est un effet de mode ou non…