The Jon Spencer Blues Explosion – ‘Freedom Tower…’

The Jon Spencer Blues Explosion – ‘Freedom Tower…’

Album / Caroline / 23.03.2015
Rock n’roll racé

En 2012 avec ‘Meat + Bone‘, soit après quelques années d’absence, le Jon Spencer Blues Explosion revenait au mieux de sa forme, balayant d’un vif coup de manche les doutes qui pouvaient poindre alors que le groupe passait ses vingt ans de carrière. Le gang le plus rock n’roll de New York récidive aujourd’hui avec ‘Freedom Tower – No Wave Party 2015’, produit – comme son prédécesseur – par Alap Momin, producteur sans pareil quand il s’agit de faire planer une chaude odeur de bitume au-dessus d’un disque. Ce qui tombe plutôt bien puisque cette nouvelle salve, définitivement urbaine dans le son, est un hommage rendu à la Big Apple par un Blues Explosion inusable, conjuguant naturellement tous les éléments qui – au fil du temps – ont fait de lui une formation racée.

Ainsi, à tout moment, Jon Spencer et ses sbires laissent parler la précision millimétrique de leurs riffs grassouillets (‘Funeral’), leur sauvagerie électrique (‘Betty Vs The NYPD’), avant de rappeler que le rock n’roll – même dans ses passages les plus mélodiques – peut lui aussi être pleinement considéré comme une musique urbaine. La preuve, entendre les Beastie Boys intervenir sur le break de ‘Wax Dummy’, comme tout au long de ‘Do The Get Down’, n’aurait pas fait tâche. Seulement voilà, au-delà de son inimitable jeu de guitare, la voix de Spencer a elle aussi son mot à dire dans la singularité de la petite entreprise new yorkaise. A jamais classe et charismatique, le frontman reste le fil conducteur d’un registre qui se permet de piocher dans un grand nombre d’influences (‘Crossroad Hop’) pour les transformer en une musique à la fois classique, multigénérationnelle, et extrêmement communicative.

De fait, quitte à s’y perdre un peu parfois (‘The Ballad Of Joe Buck’), ‘Freedom Tower – No Wave Party 2015’ – dont les titres dépassent rarement les trois minutes – fleure bon le funk (‘White Jesus’), la sexualité bestiale du rhythm n’blues (‘Bellevue Baby’, ‘Cooking For Television’), et les aisselles rendues humides par des déhanchements incontrôlables (‘Born Bad’). Sous cet arc électrique, on croise James Brown arborant sa plus belle crête, des Beastie Boys en santiags, et même Elvis avec un réveil pendu à son cou, tous convoqués pour que perdure toujours un peu plus le bel héritage laissé par la musique du 20ème siècle.

‘Do The Get Down’, ‘Crossroad Hop’, ‘Bellevue Baby’


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