18 Oct 11 The Field – « Looping State Of Mind »
Album
(Kompakt)
10/10/2011
Techno
Une autorité supérieure semble avoir confié une mission à The Field: celle de maximaliser la techno minimale. Avec son troisième album, Axel Willner continue de développer ses expérimentations basées sur les boucles, en creusant l’art et la manière de leur donner une âme jusqu’à ce qu’elles deviennent autonomes pour flotter en l’air de leur propre chef. Toutes seules, comme des grandes, ses idées s’envolent, s’attirent et s’assemblent comme des aimants, pour former des pièces vivantes entre techno et shoegaze, en insistant fortement sur le caractère hypnotique de sa musique à travers des morceaux qui descendent rarement sous les huit minutes. C’est le temps qu’il faut à ce groupe aujourd’hui trio (notons l’arrivée du batteur Jesper Skarin à la place du multi-instrumentiste Andreas Söderstrom) pour tranquillement superposer des couches, aussi infimes soient elles, pour offrir en résultante des tableaux riches en couleurs, à l’image de « Arpeggiated Love » qui s’intensifie à n’en plus finir. « Is This Power » nous chatouille les orteils avec le ressac de ses vagues émotionnelles et tapisse les murs de sa ligne de basse gonflable, pendant que « It’s Up There » construit un dancefloor dans les nuages avec des boucles entêtantes pour seuls outils. The Field est un véritable chercheur qui expérimente sans jamais devenir inécoutable, et qui démontre de manière empirique que la répétition peut procurer des sensations. Comme sur « Burned Out » dont le côté psychédélique se voit décuplé par la présence d’une voix. Idéaux pour faire progresser un DJ set, les sept titres de « Looping State of Mind » s’écoutent aussi très bien dans un lit ou une quelconque assise moelleuse, et aident à oublier les merdes du quotidien par le martèlement d’une beauté cyclique. Le supplice de la goutte d’eau en version agréable… Devenue synonyme de logiciels à tout faire et de facilité, la « techno » est ici produite avec ce qui l’a faite germer, un coeur qui bat, et rendue encore plus humaine par des samples d’instruments acoustiques. La boucle est bouclée.
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