The Death Set – ‘How to Tune a Parrot’

The Death Set – ‘How to Tune a Parrot’

Album / This Charming Man / 10.09.2021
Punk electro

Auteur d’un jubilatoire Michel Poiccard en 2011, The Death Set aura donc attendu 10 ans pour refaire parler du lui sur un format long. Le temps peut-être pour le combo punk-electro (au départ australien, mais émigré de longue date sur la côte est des États-Unis) de digérer les conditions particulières dans lequel ce précédent album avait été enregistré… Michel Poiccard était en effet un disque rendant en partie hommage à Beau Velasco, un des chanteurs-guitaristes-compositeurs du groupe original, décédé d’une overdose. Une tragédie qui avait poussé The Death Set à affirmer son goût pour le défouloir trash-mais-festif à la Beastie Boys, Transplants, et autres Atari Teenage Riot, tout en se donnant l’opportunité de varier les ambiances quand il le fallait, entre hip hop, indie rock et même shoegaze… Il y avait de toute manière assez de bombinettes montées sur ressorts et d’imparables refrains pop punk dans ce disque pour se permettre ces quelques écarts stylistiques, le tout pour un résultat magnifié par la production riche et dynamique de XXXChange…

10 ans plus tard, on est donc content de retrouver Johnny Siera et Daniel Walker, qui doivent se réjouir à l’avance du bordel qu’ils vont à nouveau mettre sur scène – où leur réputation de déclencheurs de pogos et autres concours de stage-diving n’est plus à faire. Pour relancer cette aventure, How To Tune A Parrot recèle d’ailleurs assez de brûlots ultra-speed et vénères, tel Overload Damage, Fall Down, Bad Decisions ou Elephant… Dommage juste que le duo n’ait pas décidé de renouer avec la richesse de ses productions passées ce coup-ci.

En effet, le principal reproche que l’on pourrait faire à How To Tune A Parrot est qu’il ne semble s’accorder qu’à une seule et unique intention de la part de ses auteurs : jouer vite, enchaîner couplet-refrain-outro minimale sans se poser de questions, et passer direct à la suite. Il en résulte un album où toutes les chansons se ressemblent, et où les fins de morceaux ne livrent que rarement des développements qui relanceraient de façon un peu plus convaincante encore la machine à pogoter. Or, sans ces arrangements electro et autres habillages noisy, si efficaces sur Michel Poiccard, il manque bel et bien quelque chose. À la place, les deux New Yorkais d’adoption rechignent à dépasser les deux minutes sur la plupart des titres, interruptions prématurées symptomatiques de ce grand manque d’imagination. Best Kept Mess, un peu plus fouillé mélodiquement, et Nowhere Is Here, efficace hymne pop punk, reste un doublé qui vaut le détour, mais c’est loin d’être le cas de tous les morceaux de la deuxième partie du disque. Et lorsque le plus lent et pour le coup plus franchement electro Remind Me Who’s Suffering apparaît, quasiment en fin de course, il est déjà trop tard pour rectifier le tir. D’autant plus que la conclusion de ce titre laisse elle aussi un goût d’inachevé…

Depuis les Damned et les Dead Boys, en passant par les premiers Beastie Boys, Rancid, ou même les Clash, on sait que l’esprit punk se déploie en priorité sur des formats courts, rapides, secs et radicaux. Mais la plupart des exemples que nous venons de citer ici ont également prouvé que ce même esprit n’était pas forcément exempt d’une certaine recherche et d’un besoin de s’affranchir de toute œillère stylistique. The Death Set a déjà fait partie de ces ‘affranchis’ par le passé. On espère donc vivement que ce How To Tune A Parrot ne soit qu’une simple remise en jambe avant un vrai retour aux affaires dans ce domaine. En attendant, (re)jetez une oreille sur Michel Poiccard. Ce sera, au passage, une autre jolie façon de rendre hommage au Bébel d’À Bout de Souffle.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Fall Down, Elephant, Best Kept Mess, No Where Is Here, Set For Death


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