16 Jan 11 The Conformists – « None Hundred »
Album
(Sickroom)
21/09/2010
Ecouter The Conformists, c’est entrer dans une autre dimension où chaque seconde, chaque note est une surprise qui vient balayer la précédente. C’est un chaos qui s’organise, se disloque, se reconstruit pour mieux s’ébranler à nouveau. Les propositions y sont incessantes, remarquables, mouvantes au point de faire vriller les aiguilles des métronomes. Tout est possible, tout est réalisable, tout est exploit musical, du mur du son à la moindre petite respiration. Le combo de St Louis distille en effet avec une maîtrise déconcertante un univers singulier, virtuose et sans limite, qui se joue des codes de la musique.
A peine remis de « Three Hundred« , déroutant et excitant précédent album également sorti en 2010, « None Hundred » vient une fois encore nous bousculer et nous coller à terre. Enchainant sans relâche propositions minimales et sublimes, répétitions entêtantes et hypnotiques, changements de directions rythmiques, basse et guitare toujours sur la brêche de la dissonance, voix profonde et intelligente dans ses apparitions, ce nouveau disque est un amalgame de surprises incessantes, déroutantes et inattendues, où chaque titre est un exploit de composition et de réalisation, une œuvre inégalée et inventive dans le genre noise.
Bien que « None Hundred » s’inscrive comme la suite logique de son prédecesseur, on comprend dès les premières notes de l’entame « Jesus Was a Shitty Carpenter » que The Conformists n’auront pas besoin de plus des six titres de ce véritable joyau pour une nouvelle fois nous déstabiliser et nous dérouter. Tout du long, tous les états émotionnels nous traversent et se relaient en un temps record: on jubile, on ne tient pas en place, on se surprend à sourire, à rester bouche bée, que ce soit à l’écoute de « Swim Home » et sa fin à l’effet disque rayé, des 7’34 intenses de « Times Beach », de l’engagement rythmique et de la dissonance de « Quality » et « Fire At The Horsephanage », comme de la remarquable conclusion « Pro Gear, Pro Attitude » où le duo basse guitare nous hypnotise avant que la batterie ne termine seule le travail. Alors, durant trente minutes, on aura écouté la musique autrement, avec la plus grande attention. Un disque de The Conformists ne s’écoute pas. Il se vit.
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