The Budos Band – ‘The Burnt Offering’

The Budos Band – ‘The Burnt Offering’

Album / Daptone / 27.10.2014
Fela meets Ozzy

Il est compréhensible que, après près de dix ans passés à décliner son approche très personnelle de l’afro-soul, The Budos Band ait eu envie de changer ses habitudes, de casser sa petite routine, en allant explorer d’autres influences plutôt que de simplement creuser un peu plus encore le sillon qu’il a en partie lui-même tracé. De fait, ce nouvel album – le premier à avoir été entièrement produit par le groupe – ne s’intitule pas ‘IV’ pour suivre la logique instaurée par ses prédécesseurs, mais ‘Burnt Offering’ pour souligner définitivement les envies psychédéliques pressantes qui l’éclaboussent de part en part, sans pour autant redistribuer toutes les cartes. En effet, tout au long de cette nouvelle salve frappée d’un savoir-faire désormais unanimement salué (‘The Sticks’), les rythmiques endiablées font toujours office de solides fondations aux envolées cuivrées – aussi stimulantes qu’omniprésentes – ponctuant chacune de ces dix compositions, cette fois délibérément placées au carrefour de l’afrobeat et du heavy metal quand il se laissait encore imprégner de sonorités psychédéliques. Car, c’est en retrait que le changement s’opère, incarné par des guitares fuzzy, sombres et menaçantes (‘Burnt Offering’), très souvent généreuses en riffs brumeux, plus ou moins lourds et incandescents (‘Aphasia’, ‘Burnt Offering’). Ici, et bien que quelques titres viennent alléger l’atmosphère (‘Shattered Winds’), ce sont elles qui dictent une ambiance générale qui n’est pas sans adresser quelques francs clins d’oeil au cinéma, à l’image des marches nonchalantes que sont ‘Into The Fog’ et ‘Black Hills’, au cours desquels on s’attend à tout moment à entendre détoner les balles d’un Colt pointé non loin de notre tempe. Parce qu’à nous tendre constamment la pelle de celui qui creuse, The Budos Band ne laisse jamais ici planer le doute sur la validité de son port d’arme. Et, désormais les deux doigts bien enfoncés dans la prise, ces bougres de new yorkais ont manifestement la gâchette facile.

‘The Sticks’, ‘Aphasia’, ‘Black Hills’, ‘Burnt Offering’


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