The Bronx – “Mariachi El Bronx”

The Bronx – “Mariachi El Bronx”

maria180Album
(White Drugs)
01/09/2009

On connaissait déjà le The Bronx brailleur, toujours prêt à balancer à la gueule de son public un punk hardcore blindé en décibels comme en intensité. Un peu moins en revanche son alter ego El Bronx et son répertoire mariachi, même si l’information circulait depuis de nombreux mois sur l’existence de ce projet enregistré quelques semaines seulement après son dernier opus. Pour cela, le quatuor a donc quitté l’urbanisme américain pour se plonger dans l’ambiance traditionnelle mexicaine pré-grippe porcine, et mettre en boite une grosse dizaine de titres joyeusement emmenés par des guitares acoustiques, cordes, cuivres et accordéons: une initiative surprenante mais on ne peut plus sérieuse, justifiée par le groupe comme quelque chose d’ancré en lui depuis longtemps en raison d’une culture chicana omni-présente dans leur ville de Los Angeles. Et même si, pour certains, ce disque fera toujours office de bonne vieille blague héritée de délires de punk rockeurs, on veut bien croire tout l’investissement du combo tant le registre coule ici avec un naturel déconcertant, comme si les quatre gaillards avaient fait cela durant toute leur vie de musiciens. Notamment Matt Caughthran, se révélant une fois de plus en interprète au talent aussi large que varié, qui va même jusqu’à qualifier ce projet du “meilleur de sa carrière” et conspuer ses homologues cédant trop souvent à la facilité, proposant encore et toujours le même type d’album. El Bronx réussit donc parfaitement sa mission, ce qui ne veut pas dire pour autant que “Mariachi El Bronx” est un opus à écouter en boucle. Encore faut il avoir une certaine sensibilité pour les traditions musicales d’Amérique Centrale, et ainsi ne pas se lasser une fois une poignée de titres passée. Car, si quelques uns valent effectivement qu’on y tende l’oreille (“Cell Mates”, “Litigation”, “Quinceniera”, “Slave Labor”), d’autres se rapprochent à grand pas des valses champêtres et de leur odeur de vin chaud/suppositoire (“Despretador”, “Clown Powder”, “My Love”). Reste que l’initiative était couillue et que The Bronx, en écoutant que lui et en refusant de se plier aux préjugés comme aux critiques, a parfaitement atteint son but. A consommer avec modération, comme la téquila.

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