The Big Idea – ‘Tales of Crematie’

The Big Idea – ‘Tales of Crematie’

Album / Room Records / 02.02.2024
Indie rock

Les bougres de The Big Idea n’ont aucun frein quand il s’agit de se regrouper dans leur local de Carbon-Blanc, en Gironde, avec, en ligne de mire, de nouvelles compositions à présenter à leur fanbase grandissante. Pour preuve, avant même qu’ils embarquent pour une traversée de l’Atlantique durant laquelle ils ont composé leur dernier album The Fabulous Expedition of Le Grand Vésigue, ces rochelais d’origine avaient déjà mis en boite ce Tales of Crematie dévoilant un tout autre faciès de leur registre. Car si on s’était laissé ensorceler par les effluves psychédéliques acoustiques de leur périple en mer, les six amis de lycée nous ramènent illico sur la terre ferme avec un album concept de 14 titres joués les pieds bien ancrés au sol.

L’heure n’est clairement plus au farniente. Plus intense et radical que jamais, The Big Idea se lance ici dans un ‘conte à l’imaginaire médiéval et fantastique, mais qui aurait toutefois pu prendre place dans notre époque moderne’. Une imagination débordante donc, une générosité qui l’est tout autant et qui s’est déjà plusieurs fois illustrée au travers d’enregistrements à rallonge, d’albums ambitieux alors même que le groupe n’avait pas encore véritablement rencontré son public. Il en est ainsi chez les sextet, on ne se donne jamais trop, on peine même parfois à se canaliser : une démarche qui transpire de chacun de ces nouveaux titres dont la grande richesse d’arrangement ne cesse de se découvrir au fil des écoutes.

Quelque part entre les Beatles et Sonic Youth, c’est à dire jamais très loin de Parquet Courts, The Big Idea se veut cette fois résolument rock (l’entame The War plante parfaitement le décor), sans pour autant prendre ses distances avec le psychédélisme ni s’interdire une certaine originalité d’orchestration. Car, dans leur laboratoire, les six ne se sont pas cantonnés aux habituels instruments des rockeurs lambda. Tales of Crematie peut ainsi compter sur ses trompettes, violons et pianos pour abattre cette carte de la diversité que beaucoup n’ont pas toujours la chance de piocher (The Margarina Hotel, All Aboard).

Avec sa laisse restée accrochée à la ceinture après qu’il ait réussi à la casser, le groupe se lance ici, poussé par un vent de liberté, dans une multitude d’épopées majoritairement fuzz et souvent toutes en progression, où tout devient possible, où les contrastes sont légions (The Council of the Kings, We Are Victorious), où les ambiances opposées se marient d’un accord à l’autre (The River’s Queen), où les refrains vous collent aux basques (Vertigo of Love), où l’interprétation frôle la comédie (Guess Who’s Back, Tell the Bells to Ring).

Où l’occasion de ne pas trop en faire est aussi manquée parfois, en intégrant des titres qui n’auraient pu trouver leur place que sur scène ou en b-sides (The Cursed Ballerina, With a Little Help From ESS-95), ou lorsque le groupe se laisse trop facilement entrainer par son enthousiasme l’amenant à répéter souvent le même format d’intensité progressive au sein de chaque morceau. On pinaille certes, mais on est en droit d’en attendre encore plus devant le potentiel affiché par ce groupe qui aurait pu légitimement décliner son nom au pluriel tant la source de son inspiration semble une fois encore inépuisable.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
The Council of the Kings, Vertigo of Love, Guess Who’s Back, The Fight, Tell the Bells to Ring

EN CONCERT

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