The Appleseed Cast – « Peregrine »

The Appleseed Cast – « Peregrine »

Peregrine[Album]
21/03/2006
(Gentlemen/Active/Pias)

Tout au long de sa discographie faite aujourd’hui de cinq albums, The Appleseed Cast est toujours apparu comme un groupe qui avance, dont le seul but est à chaque fois de pousser encore un peu plus loin les barrières de sa musique. « Two Conversations », sorti il y a maintenant trois ans, nous laissait sur cette nette impression, armé de son rock toujours très accessible mais assez chiadé pour se démarquer des autres. « Peregrine », le petit dernier sorti chez Gentlemen en Europe et chez Militia Group aux Etats-unis, ne fait que confirmer cette orientation artistique

Quoi de neuf cette fois chez The Appleseed Cast? Tout et rien à la fois… Le genre abordé reste le même, toujours marqué par ces mélodies allant droit aux tripes, une maîtrise sans faille ainsi qu’un chant constamment posé, sorte de fil rouge tout au long d’un opus jouant sur les intensités. La nouveauté, c’est sans conteste l’incursion récurrente de sonorités électroniques sans pour autant faire du groupe une nouvelle icône de la scène electro pop, mais aussi un travail tout particulier accompli sur les arrangements (« Sunlit And Ascending », l’instrumental « An Orange And a Blue »). Voilà sûrement une des raisons qui font que l’auditeur est presque déconcerté sur les premiers titres, introvertis, imprévisibles (« Sila’s Knife »), ou la rythmique est impressionnante (« Here We Are », « Woodland Hunter Part 2 »). À croire que l’arrivée de Nathan Richardson, batteur de The Casket Lottery, s’est présentée comme une formidable aubaine pour ne pas se répéter. N’empêche que les ambiances mélancoliques chères au combo sont toujours présentes (« Ceremony ») et nous emmènent tranquillement vers « Mountain Halo », apogée de ce « Peregrine », et vers une seconde moitié du disque beaucoup plus conventionnelle ou quelques morceaux raisonnent comme des tubes (« February », Song 3″, « A Fate Delivered »). Comme si Coldplay et Nada Surf réunis avaient définitivement pris le parti de se prendre un peu la tête..

The Appleseed Cast n’a, une fois encore, pas lâché son étendard de groupe accessible mais marginal, comme Elliott le fut à son époque. « Peregrine » est un grand cru, une prouesse, un opus qui délivre ses richesses à chaque écoute et qui rappelle, à qui veut bien l’entendre, que le meilleur du rock se trouve lorsqu’on gratte un peu sous l’épaisse couche de formations commerciales. Beaucoup ont à apprendre de ces américains qui, sans bruit, continuent d’avancer en se foutant éperdument de savoir s’ils laisseront une trace indélébile sur la scène rock. Ce nom est, chez nous, gravé sur les pans de notre discothèque…

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