
09 Déc 14 The Acid – ‘Liminal’
Album / Infectious / 03.07.2014
La première nuit après le déflorage
Projet mené plus ou moins artificiellement par le beatmaker Adam Freeland, le producteur Steve Napela (à la ville, employé par Native Instruments pour le logiciel Live) et la sensation australienne de la FM mondiale, RY X, The Acid fleurait bon la superproduction hollywoodienne (et c’est au moins le cas géographiquement, puisque le groupe a enregistré à Los Angeles).
Histoire d’aller droit au but, l’exercice est pleinement réussi, si l’on s’en tient aux préjugés initiaux. Usine à tubes pop, le trio pioche sans trop s’en cacher dans les réussites populaires les plus évidentes de ces dernières années. C’est ainsi que dès les premières écoutes de ‘Liminal’, le langage employé devient rapidement familier, sans doute aidé par ailleurs par les nombreuses synchronisations télévisées ou publicitaires dont ont bénéficiées quelques-unes de ses compositions.
Pour être plus clair encore, pour peu que ce ne fusse déjà le cas, l’album marque des points dès lors que les noms de James Blake, Thom Yorke, The XX ou Nicolas Jaar vous sont un tant soit peu coutumiers. Rares sont les disques qui, techniquement, parviennent à toucher une perfection aussi clinique et, de fait, ses titres en deviennent imparables.
C’est aussi le principal problème car clinique, ‘Liminal’ l’est. Il ne fait aucun doute que chacun des membres de la formation connait son domaine sur le bout des ongles, mais un supplément d’âme ne serait pas de refus, surtout quand le ton désiré lorgne vers le larmoyant adolescent. De fait, comme d’autres avant eux, The Acid accouche de titres, cisaillés au possible sur un multi-pistes à plusieurs dizaines de milliers d’euros, gonflés par d’innombrables artifices d’ingénieurs.
C’est réussi. C’est propre. Rien ne dépasse. Mais ça ne vaut pas mieux que la lecture d’un journal intime d’un(e) écolier(e), narrant ses premiers touche-pipi.
‘Basic Instinct’
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