Telekinesis – « Dormarion »

Telekinesis – « Dormarion »

tele180Album
(Morr Music)
08/04/2013
Pop

A regarder les quatre ans qui séparent ce « Dormarion » du premier album éponyme de Telekinesis, il y a comme une constante qui ne se discute même pas: cette propension de plus en plus grande à écrire des tubes pop dont l’efficacité n’a d’égal que la simplicité. Ceux qui ont quelques fois saisi une guitare pour tenter d’en faire de même savent à quel point la tâche est plus difficile qu’elle n’y parait. En s’entourant de maitres du genre pour toujours arriver à ses fins, le talentueux Benjamin Lerner fait chaque fois mouche, et cette nouvelle salve logiquement plus que les autres encore.

Cette fois épaulé par Jim Eno, batteur de Spoon, le cerveau de Telekinesis laisse vagabonder son inspiration sans prétention le temps d’une douzaine de morceaux sonnant bien fort le printemps d’enfin montrer le bout de son nez. Ainsi, dès que l’entame « Power Lines » abandonne l’acoustique pour laisser exploser ses mélodies électriques, une seule envie nous prend: déchirer cet anorak qui nous sert depuis trop longtemps de seconde peau pour se laisser chatouiller les fesses en courant nu dans un champs d’herbes hautes. Primaire certes, mais la pop de Lerner – même ornée ici ou là de fins arrangements électroniques (le très beau « Ghosts And Creatures », le discutable « Ever True ») – n’est pas plus sophistiquée et réfléchie que nos pulsions (« Lean On Me », « Little Hill »).

« Empathetic People », « Wires » et « Dark To Light » à l’appui, elle accouche même d’indéniables tubes capables de faire d’un road trip doubiste un souvenir mémorable, quand ils ne viennent tout simplement pas rappeler Ben Gibbard à l’ordre. Car pendant que le Death Cab retourne à son Postal Service, son siège d’indétrônable songwriter pop – secoué par le talent de ce newcomer qui n’en sera bientôt plus un – commence sérieusement à flancher. Pour preuve ce « Symphony », douceur acoustique à mi-course, sur lequel le bonhomme vient même défier fièrement et dignement le maitre sur son propre terrain.

itunes29

En écoute intégrale


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