27 Juin 11 Teenage Bad Girl – « Backwash »
Album
(Citizen)
13/06/2011
Electro
Après un premier album ayant enflammé le label Citizen, on attendait bien sagement le retour des Teenage Bad Girl, un seau d’eau en équilibre sur la porte de notre bureau de chroniqueur. Bien joué, à l’heure du deuxième essai, le duo évite le piège. Car après un tel succès, on aurait pu s’attendre à ce qu’il tombe dans le traquenard commercial qui est en train d’aspirer Yuksek et Justice dans ses filets. Plutôt que cela, les deux préfèrent enfiler une nouvelle veste, renouveler leur style tout au long d’un disque moins acerbe et moins punk, sans pour autant enjamber la barre placée très haute par le hit « Cocotte », au break assassin complètement mémorable. Pourtant, la pochette avait de quoi faire peur: un Titanic en pleine électrocution qui sombre dans un décor rose fluo… Comprend qui peut.
« Tonton Funk », premier single sorti en juin 2010, laissait déjà entrevoir un certain revival dance 90s avec juste ce qu’il faut d’authenticité. C’est vrai, l’album compte quelques jolis remous techno, à l’image de « Fight Night », track booty à l’américaine bien senti entre Todd Edwards et Kevin Saunderson, ou « Boogie Toy », acid à souhait, qui entretient ce pied décidément très ghetto-tek. Dans un autre registre, les instrus post-disco à la Daft Punk époque « Discovery » vont bon train: « Keep Up With You » évite de justesse de tomber dans le potache, « Hold Me Tight » tend vers l’italo-disco, tandis que « Fast Blood Delivery » manque malheureusement de punch et d’un refrain accrocheur pour convaincre. Très hétérogène, « Backwash » risque cependant de disperser ses auditeurs en leur faisant croire qu’il s’agit là d’une compilation d’anciens et nouveaux travaux. L’agressivité propre au premier album n’a pas disparu, à l’instar des guitares dégueulasses d’un « The Wave » qui part dans tous les sens comme pourrait le faire Mr Oizo. Les featurings n’y sont également pas pour rien dans le caractère disparate et néanmoins surprenant de cette nouvelle livraison: Todd Fink laisse The Faint quelques minutes pour s’attaquer à « Black Hole », aussi sale gosse qu’un track rock de Rubin Steiner. Le côté Bad Girl est quant à lui représenté par Rye Rye dans un délicieux mélange qui ressemble à s’y méprendre à un baiser baveux entre Uffie et Cindy Lauper, avant que les Teenage offrent enfin une belle instru lente et sombre à Illa J (frère de J Dilla) qui fait tourner « Jumping Judas » en chanson soul digitale…
En écoute
« Tonton Funk »
« The Wave »
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