Tame Impala – « Innerspeaker »

Tame Impala – « Innerspeaker »

tame180Album
(Modular)
25/10/2010

Décidément, le kangourou cache de bons disques dans sa poche ventrale. Après PVT et The Temper Trap, c’est au tour de leurs colocataires australiens Tame Impala de débarquer, l’air de rien, sur le continent. Malgré une naïveté fraîche et assumée, « InnerSpeaker » est un premier album qui sonne comme le cinquième d’un groupe accompli. Les quatres musiciens ont envoyé au moins une oreille chacun dans une Delorean en direction des années 60, en sont revenus avec des disques de Jefferson Airplane ou King Crimson dans le coffre, pour les mélanger à leurs influences contemporaines que sont Outkast, Pop Levi, Wu-Tang ou Ratatat. Avec une grande simplicité apparente, le disque crache un son cosmique, salive des mélodies sixties à perte de vue imaginées dans un endroit de rêve, un manoir bâti dans les arbres avec vue sur un horizon dessiné par l’Océan Indien.

Pourtant très jeunes, ces hippies modernes ont su s’entourer des meilleurs: « Innerspeaker » est produit et enregistré par Kevin Parker, mixé par Dave Fridmann, et compte un certain Tim Holmes (Death In Vegas) aux machines. On reconnaît d’ailleurs la touche particulière du second qui s’est déjà illustré derrière MGMT ou The Flaming Lips. On reste donc dans cet état d’esprit, d’abord insufflé par le morceau d’intro « It Isn’t Meant To Be », caractérisé par sa batterie confuse, son grain old school, et son refrain rêveur. Au détour de ruelles fluos, on rencontre aussi le souffle hallucinogène de « Why Don’t You Make Up Your Mind », la montée instrumentale jouissivement bordélique de « Jeremy’s Storm », ou l’ambiance crade et Hendrixienne de « The Bold Arrow Of Time » contrastant avec ses couplets angéliques. On peut également entendre un air de Beatles sur « Desire Be Desire Go » et sa guitare étouffée, volontairement passée à la moulinette rockabilly. Tout ça est très estival et finalement aussi kaléïdoscopique que la pochette. En témoigne l’importance du chant sur « Alter Ego », aussi aérien que le refrain poudreux de « Expectation »… Excellent!

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Disponible sur
itunes4


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