Taint – « Secrets And Lies »

Taint – « Secrets And Lies »

Secrets And Lies[Album]
15/10/2007
(Rise Above/Season Of Mist)

Si Patrick Poivre d’Arvor devait un jour annoncer qu’une secousse a fait se détacher les Pays de Galles de l’Angleterre, n’allez pas chercher la cause plus loin que chez Taint. Il faut dire que « The Ruin Of Nova Roma », le premier opus du trio sorti il y a deux ans, aura bien entamé les dégâts. Y compris chez les journalistes qui, à de rares exceptions près, n’ont pas réussi à coller une étiquette sur le dos de ces Gallois qui s’amusent à brouiller les pistes

Du sludge, genre qui se rapprocherait le plus de son registre, Taint n’a que le son, cette intensité sonore appuyée par une basse constamment saturée au maximum, et la voix quasi meuglée. Pour le reste, le groupe offre beaucoup trop de rebondissements au sein de chaque titre pour en devenir le nouveau fleuron. À nos risques et périls, on pourrait aussi s’aventurer dans la description d’un rock progressif plongé dans le punk rock. Du coup, on navigue à vue, et il ne nous nous reste qu’à en conclure qu’on écoute plus volontiers Taint qu’on en parle

Voilà qui pourrait s’avérer être un vilain défaut si le groupe avait quelques prétentions commerciales, même infimes. Si c’était le cas, il n’aurait sûrement pas attendu d’atteindre ses onze ans d’existence pour commencer à faire parler de lui. Et, plus persévérant et déterminé que jamais, il en ressort encore plus grandi aujourd’hui

Il ne manque d’ailleurs pas d’enfoncer le clou une nouvelle fois avec « Secrets And Lies », un nouvel opus confié à Alex Newport qui aura encore su faire sonner ce rock aussi classique qu’atypique de la meilleure manière qui soit. Sans surproduction de surcroît, car la puissance de frappe et la rage de ces trois déménageurs parlent d’elles-mêmes. En effet, tout semble superficiel à côté d’un tel déluge de saturation, de midtempos bravassés, de breaks oxygénants, de riffs incisifs, et d’une dynamique générale finalement assez complexe

Et Taint ne se prive pas pour faire durer le plaisir, n’hésitant pas à pousser ses titres jusqu’à la sixième ou septième minute, ou à décontenancer l’adversaire grâce à quelques pirouettes de plus ou moins bon goût. On vous laissera par exemple juger de l’impact de la touche médiévale sur « What The Crow Saw » et sa flûte enchantée. Mais rien qui ne vienne ternir celui laissé par quelques belles déflagrations, contribuant toute à cette impression favorable que Taint dépose à chacun de ses passages: celle d’un groupe qui avance sans bousculer un registre abrasif et définitivement rock n’roll qui a toujours fait sa réputation

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