T-Shirt – ‘Aggravator 2’

Album / SK – Influenza / 20.04.2017
Indie rock

‘Il est des jours – avez-vous remarqué ? – Où l’on se sent plus léger qu’un oiseau‘ disait cette vieille pipe de Verlaine. Comme pris du même élan de légèreté, T-Shirt débarque à point nommé, au même moment où les premiers vrais rayons du printemps viennent enfin nous dérider – après des mois à écouter Arab Strap la tête au fond des chiottes. Un ‘groupe à géométrie variable‘ comme il se présente lui-même, et qui nous laisse imaginer ce que Sebadoh aurait pu donner si Lou Barlow était né sur les côtes du Rhône. Et aussi, s’il avait arrêté de geindre sur ses petits bobos existentiels (sans rancune Lou, c’est pour la blague). Parce que si rien ne l’indique, T-Shirt vient en fait de Lyon et non de Portland, Seattle ou Chapel Hill. Bref, n’importe quelle ville indie-cool des 90’s.

Deux guitares-voix, une basse, une batterie, des mélodies branleuses qui font mouches, et qui surtout, donnent envie de reprendre sa planche de skate, filer avec ses potes jusqu’à la supérette moisie du quartier pour crever quelques canettes de Königsberg sous le soleil terrassant de l’été. ‘Ouais, vu et revu‘, vous allez nous dire. Sauf que Agravator 2, le premier album de T-Shirt, n’aligne que des tubes, que les voix s’y accordent à merveille et qu’il ne s’embarrasse d’aucune pose arty pour la forme. Il n’y a ici que l’amour du fait main et des sentiments candides : ce que l’indie restera pour les centaines d’été à venir – et oubliez Pitchfork ou les magasins Urban Outfitters. De toute façon, allez faire des reproches à un groupe qui s’appelle T-Shirt – le nom le plus impossible à Googler du monde. Alors fans de Superchunk, Guided By Voices ou Dinosaur Jr., ne cherchez plus : on a trouvé la bande-son de vos prochains moins. Et ne nous remerciez pas, hein.

On en profite au passage pour saluer le job des toujours impeccable S.K. Records (Noyades, Sheik Anorak, Autisti…) et Influenza Records (Pile, Wonderflu…) à l’origine de cette sortie.