Structures – ‘A Place For My Hate’

Structures – ‘A Place For My Hate’

Album / Divorce / 17.11.2023
Rock

Structures n’avait pas encore composé son premier album qu’il devait déjà franchir nombre d’obstacles, de ceux dont on ne se relève quasiment jamais quand on n’est pas encore aguerri à la musique dite ‘professionnelle’. Pourtant forts de premiers singles prometteurs, Pierre et Marvin n’ont eu d’autres choix que de prendre le recul nécéssaire pour que s’effacent progressivement les conséquences de comportements justiciables de certains membres de leur entourage. ‘On se devait de sortir cet album. Il n’était pas question qu’on ait fait tout ce travail pour le voir détruit par d’autres’. Une fois le ménage fait, les couleuvres avalées, les doutes estompés et un album composé avant d’être tout bonnement abandonné (l’excellent single Sorry I Know It’s Late But en était), le maudit duo amiénois s’en est remis à son expérience et ses émotions, toutes assez bousculées pour offrir la matière à A Place For My Hate, cette arlésienne qui, comme un miracle, vient enfin de voir le jour.

S’il a été poussé dans la fosse aux lions plus violemment que prévu et en est ressorti presque trop tard, Structures n’a rien perdu de sa détermination, de son envie de célébrer les musiques qui l’ont forgé depuis l’adolescence. Entre amour et haine, colère et frustration, les deux amis d’enfance laissent parler leurs dualités au fil de ces douze titres plus indus qu’attendu, baignés d’émotions auxquelles la nouvelle génération du premier rang ne reste pas indifférente pendant que les plus vieux, rendus trop nostalgiques par le talent du duo à réveiller les fantômes de leurs sacro-saintes idoles de jeunesse, restent comme insensibles aux ébranlements post-adolescents qui les ont depuis longtemps quittés (Sometimes).

Certes, les deux amiénois n’inventent rien et n’ont jusque-là jamais eu la prétention du contraire. Tant pis donc si, parfois au bord du blasphème, ils piochent trop généreusement chez Nine Inch Nails, The Cure, New Order et Depeche Mode. Peu importe s’ils manient insolemment les ambiances gothiques, les tensions frondeuses, et signent des refrains tubesques avec une facilité jalousée (Attitude, Strange Feeling, Roses, A Place For My Hate). Car pour ce premier véritable album et après tant de galères, l’important pour Structures allait bien au-delà de sa seule musique : il lui fallait surtout prendre du plaisir, le partager copieusement, vider son sac, déposer le dernier témoignage de sa jeunesse, tourner le dos à sa naissance douloureuse pour désormais avancer plus léger. Ce n’est que plus tard qu’il sera temps pour lui de faire preuve de plus d’identité, d’éviter quelques longueurs, et d’ambitionner voir parents et enfants, ensemble au premier rang, reprendre en choeur ses refrains. Demain n’est pas si loin.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Attitude, Strange Feeling, Cold Touch, Roses, A Place For My Hate

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