01 Mar 11 Strong Arm Steady – « Arms & Hammers »
Album
(Blacksmith)
22/02/2011
Hip hop west coast
Il y a tout juste un an, Strong Arm Steady offrait au hip hop californien une référence de poids. Entièrement produit par l’incontournable Madlib, « In Search Of Stoney Jackson« , rempli de pépites réchauffées aux sons soul des années 70, s’inscrivait sans mal parmi les meilleurs albums de l’année 2010, si ce n’est de la décennie toute entière. Douze mois plus tard exactement, le crew – toujours composé de Phil Da Agony, Mitchy Slick et Krondon – redistribue les cartes et décide avec « Arms & Hammers » de revenir aux sonorités traditionnelles des années 90, celles qui ont définitivement inscrit la Californie comme un des principaux berceaux du genre (« Make Me Feel », le G-Funk « Blow My Horn », « On Point »). Plus de Madlib donc (à l’exception de « Chiba Chiba Part 2 »), mais Nottz, Blaqthoven et DJ Khalil, quelques aficionados des beats aussi bondissants que les avants de Cadillac (« Trunk Music »). Beaucoup moins de prestigieux featurings aussi, à l’exception de KRS One comme des deux rescapés Planet Asia et Talib Kweli (« All The Brothers »), rejoints ici par une poignée de Mcs locaux (Kurupt, Game, Too $hort). Ce qui n’empêche pas ce « Arms & Hammers » de faire figure d’album des plus solides, comme en attestent plusieurs de ses infaillibles piliers, qu’il s’agisse de l’ouverture « Had Enough », de l’intense « Klack Or Get Klacked », du sur-efficace « Can’t Let It Go » ou de l’attachante conclusion « When Darkness Falls ». Bref, revenu chez Black Smith (label de Talib Kweli), Strong Arm Steady affiche bien haut son efficacité, sa capacité à exceller quelle que soit la couleur de la production qui l’accompagne, et à brillamment noyer les défauts de chacun dans le collectif. Dénué cette fois de stratégie marketing, comme de l’incontestable classe soul qui jaillissait tout au long de son prédecesseur, « Arms & Hammers » fait certes moins rêver, fera logiquement moins parler que son aîné, mais ne manquera pas de trouver preneur chez tous les nostalgiques du hip hop west coast des années 90. Et ils sont nombreux.
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