Stateless – « Matilda »

Stateless – « Matilda »

state180Album
(Ninja Tune)
21/02/2011
Pop Machine

En novembre dernier, et après un premier album éponyme sorti en 2007, Stateless nous présentait « Ariel« , premier personnage du tableau qui lui sert aujourd’hui de second album. Ici, on avait aimé cette première incursion en forme de pop bancale et orientale, avec un soupçon de dubstep. « Matilda » est donc le premier opus chez Ninja Tune de ce groupe sorti de nulle part, qui se paye Damian Taylor à la production, une ligne labellisée « Björk » sur son CV. En effet, le quintet écrit de la pop music en y insufflant juste ce qu’il faut d’électronique pour satisfaire les plus exigeants, et devenir anti-conventionnel par la même occasion. Hétérogène, « Matilda » s’écoute du début à la fin en bannissant la fonction shuffle, afin d’apprécier au maximum la visite de cette galerie de paysages et de personnages dessinés par le groupe. Calmement, « Curtain Call » démarre comme dans un film mélodramatique, le genre de feuilleton ou Jean-Pierre Bacri plombe la soirée. Une ballade pop en apparence académique, jusqu’à cette explosion confuse et organique qui propulse la voix de Chris James dans une dimension parallèle. Avec les arrangements au piano de « Miles To Go », Stateless ferait presque alors chialer l’audience grâce à cette superbe complainte pleine d’émotions: une ambiance mélancolique qui se paye un regain de moral avec « Visions », hymne radieux qui contraste avec le côté saturé de la chanson. Plus loin, « Assassinations » – tempête mi-rock mi-grime – est sans aucun doute le morceau le plus massif de l’album, l’un des meilleurs aussi. Le folk « Red Sea » offre alors un peu de répit avant de laisser la scène à quelques invités, notamment Shara Worden de My Brightest Diamond sur un « I’m On Fire » qui sent bon la Saint Valentin, et The Balanescu Quartet (ce quatuor de cordes qui a spécialement repris Aphex Twin) rendant les chansons de Stateless encore plus irréelles (« Ballad Of NGB » ou  le bluffant « Song For The Outsider »). Enfin, en prenant un peu de recul pendant l’écoute du petit bijou « Junior » ou de l’electronica tzigane de « I Shall Not Complain », force est de constater qu’il n’y a rien à mettre à la poubelle dans ces 11 titres qui marquent un nouveau tournant dans le mariage de la pop et des machines…

Disponible sur
itunes3


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