Statehood – “Lies And Rhetoric”

Statehood – “Lies And Rhetoric”

Lies And Rhetoric[Album]
01/11/2007
(Autoproduit/Autoproduit)

Qui aura l’oreille ayant assez bourlingué, saura certainement reconnaitre la ville d’origine de Statehood, et cela dés les premières notes de son premier album. En effet, cela fait maintenant plusieurs décennies que Washington D.C. cultive l’art d’un rock agressif, noisy, mélodique, groovy, et solide rythmiquement. S’il faut aller y chercher la perfection, on citera Fugazi sans trop réfléchir. Incontestablement, Statehood, toute nouvelle formation, a longtemps trainé ses All Stars vintage dans toutes les salles de concert et disquaires de la ville. “Lies And Rhetoric” amène d’ailleurs rapidement sur une interrogation: pourquoi Dischord n’a pas mis le grappin sur ce combo qui aurait certainement proposé le disque le plus intéressant du label cette année? Un regret qui s’amplifie d’autant plus que cette première livraison, apparemment autoproduite, sera difficilement trouvable dans nos contrées.

Pourtant Statehood possède quelques atouts pour attirer la sympathie d’une véritable structure capable de le faire voyager. Car quand on se plonge dans l’histoire du groupe, on apprend qu’il s’agit en fait du projet né sur les cendres de Dismemberment Plan dont on retrouve ici les éléments rythmiques. Et tout de suite, tout s’éclaircie: Statehood pèse considérablement, que ce soit musicalement ou en expérience, deux critères qui, associés, ont l’habitude de faire quelques ravages. Mais n’allez surtout pas en conclure que ce “Lies And Rhetoric” est un premier album construit uniquement autour d’un batteur et d’un bassiste se laissant aller à une musique élitiste. Car Joe Easley et Eric Axelson ont su s’entourer de musiciens “à bouteille” promettant à cette douzaine de titres de se montrer digne de ses héritiers

Ainsi, Statehood sonne dur et direct, profite d’une parfaite assise rythmique (“Giant”, “End The Moderation”, “Disconnect”) pour laisser aller ses guitares à des riffs et mélodies efficaces (“Transfixed”), et son chant à un registre on ne peut plus juste et inspiré (“Sense Of Home”) qui amène avec lui l’assurance d’avoir affaire là à un futur grand (encore sous estimé?) de la scène rock indépendante d’outre Atlantique. Tout pour que les Dieux du rock provoquent quelques déluges de tubes post hardcore du plus bel effet (“Stories End”, “No I Don’t Think You Want To Know”, “Hidden Views”), puisant même dans des rythmiques de guitares funkies (“Save Yourself”, “Still Spinning”). Inutile donc d’ajouter que si vous êtes friands du rock actuel, mais écoeurés par ce que vous font bouffer les radios, “Lies And Rhetoric” s’offre à vous. Une chance, car on flirte ici dangereusement avec la perfection..

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