Spleen – « She Was a Girl »

Spleen – « She Was a Girl »

She Was a Girl[Album]
08/04/2005
(Warm/Atoll)

Si (Spleen) sort son premier album seulement maintenant, vous aurez sûrement entendu parler de ce jeune homme de 22 ans, que ce soit dans les Inrockuptibles (il est vainqueur du concours CQFD) ou sur Radio Nova. Si un long buzz l’a précédé, c’est parce que (Spleen) est l’incarnation de la culture comme peu le sont, et possède logiquement une approche de la musique bien différente de ses concurrents. Parlons de considération, même! Pour lui, Cassavettes ou Cyrano sont autant une influence que James Brown, Fela, Sly Stone, ou la culture hip hop. Telle une incarnation de la Musique Noire, il rallie les cultures avec « She Was a Girl », un album naïf mais on ne peut plus libre et personnel

Complexe et affirmé, l’univers riche de (Spleen) reste assez imprévisible et alterne de ce fait le bon et le moins bon tout au long de ces 22 titres. Normal. Un disque tel que ce « She Was a Girl », de par son non formatage et son ouverture d’esprit, ne pourra malheureusement pas remporter tous les suffrages, si ce n’est sur le terrain de l’originalité et de la personnalité. Car (Spleen) frappe par sa liberté de création qui l’emmène du funk au hip hop (« Mrs Jane ») en passant par le blues (« Shoobidoo »), parfois au son du beatbox, dans une ambiance acoustique, et sans jamais oublier d’y marquer fortement son empreinte. On se laissera donc facilement embarquer par la mélodie de « The Rain », le groove de « Bitches On The Ground », le travail de voix sur « Rage » ou « She’s Surrounding Me », l’efficacité de « Lost », à défaut de se laisser séduire par « Beautiful Smell » (feat Coco Rosie), le manque d’inspiration de « Hip Hop Musiq », ou la légèreté de « Summer Holes ». Le tout ponctué par quelques interludes finissant de donner à ce premier album un aspect humain fort plaisant

Car ce « She Was a Girl » n’est pas seulement un disque, c’est aussi une oeuvre. Une base solide pour se lancer dans une belle et longue carrière. Et que l’on aime ou non, personne ne remettra cela en question. (Spleen) fait du (Spleen), pioche à divers râteliers pour se construire son propre univers ou transparaît autant l’intelligence que le talent. Chose beaucoup trop rare pour qu’une poignée de morceaux ne vienne tout remettre en question…


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