Spencer Cullum – ‘Spencer Cullum’s Coin Collection 2’

Spencer Cullum – ‘Spencer Cullum’s Coin Collection 2’

Album / Full Time Hobby / 14.04.2023
Folk psychédélique

Spencer Cullum est l’un de ces artistes discrets qu’on aurait aisément pu avoir le malheur d’ignorer tant sa musique pourrait sembler inoffensive pour une oreille inattentive. Malgré ses atours peu ostentatoires, ses disques recèlent pourtant des trésors de folk psychédélique au caractère délicieusement suranné.

Musicien originaire de l’Essex installé à Nashville depuis plusieurs années, Spencer Cullum est essentiellement connu en tant que joueur de pedal steel. Exerçant ses talents dans l’ombre des plus grandes stars de la country (et pas seulement), il développe depuis quelques années une discographie propre puisant abondamment dans ses racines britanniques. Entre les harmonies perchées de l’école de Canterbury, la douceur champêtre des bardes hippies et les digressions cosmiques du krautrock, Spencer Cullum a choisi de ne pas choisir. À équidistance de Robert Wyatt et Nick Drake, le britannique nous offre une synthèse enchanteresse et personnelle du meilleur de ce que la perfide Albion a pu produire à la fin des sixties.

Dans le prolongement direct de son premier album, Coin Collection 2 semble bénéficier d’une plus grande cohérence sonore et thématique que son prédécesseur. Flûtes et clarinettes y ont cette fois la part belle, couvrant l’ensemble du disque d’un parfum capiteux à la fois désuet et intemporel (l’excellent single Kingdom Weather). L’essentiel du disque est constitué de ces ballades faussement naïves au classicisme assumé, parsemées de discrètes touches d’Americana, dissimulant pudiquement une profonde mélancolie. Le tout est enrobé d’une nostalgie de la campagne anglaise (Betwixt and Between) frôlant parfois la mièvrerie – évitée de justesse à la faveur d’un flegme malicieux mais aussi et surtout d’arrangements précis et délicats.

Il serait toutefois erroné d’y voir un exercice purement passéiste, ce second opus bénéficiant de sonorités qui ne laissent aucun doute sur son caractère contemporain, notamment sur le long instrumental psychédélique qui coupe l’album en deux, The Three Magnets, hommage évident aux pionniers de la kosmische muziek.  On peut également entendre dès le titre d’introduction d’étranges delays et autres effets sonores tapis dans le fond du mix avant de dévisser complètement à l’issue du deuxième refrain dans un chorus de guitare fuzz incontrôlé du plus bel effet.

Plus qu’une simple collection de pièces, ce deuxième volet recèle de véritables pièces de collection qui devraient permettre à cet humble artisan de la folk psychédélique de tutoyer sans gêne ses illustres aînés.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Kingdom Weather, The Three Magnets, What a Waste of an Echo, Betwixt and Between, Cold Damp Valley


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