Sole – « Desert Eagle »

Sole – « Desert Eagle »

Desert Eagle[Album]
22/03/2008
(Black Canyon/Import)

Il serait injuste de résumer la discographie de Sole à ses seuls albums sortis chez Anticon, le label qu’il gère de ses petites mains avec quelques potes, tous au service d’un hip hop alternatif ayant connu son heure de gloire au début des années 2000. Car ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg, le bonhomme partant rarement en tournée sans amener avec lui un énième CDR comprenant quelques chutes de studio, ou des productions mises rapidement sur pied entre les murs d’un home studio ou d’une chambre quelconque. Et le résultat est plutôt aléatoire: toujours convaincant sous son nom, ses apparitions en tant que Mansbestfriend auraient tendance à diviser. Alors que penser de « Desert Eagle », sortie non officielle qui vient débuter une toute nouvelle série, et par la même occasion brouiller les pistes…

Les plus incollables tiennent déjà une réponse puisque ces douze titres produits par ses soins, ici remixés et remasterisés, étaient déjà proposés sur sa précédente tournée. Que les autres sachent qu’ils nagent entre deux eaux: moins enthousiasmants que les tracklistings officiels parus précédemment, bien meilleurs que ce que le californien a pu offrir avec « Poly.Sci.187« , plutôt dans la lignée de son « Mansbestfriend Pt3 » de 2006 dont « Desert Eagle » pourrait être une suite probable. Vous situez

Toujours est-il que ce cher Tim Holland, ici partiellement épaulé par la voix et le clavier de son épouse Yasamin, reste fidèle à ce hip hop évoluant aux frontières du rock et de l’electro, en apparence peu soigné puisque généralement bruyant et synthétique (« You Don’t Need a Thermometer », « Progress », « Tar On Tar ») mais toujours balancé avec les tripes à l’air, comme s’il livrait là sa dernière salve, ses derniers mots, son ultime colère. Avec ce nouvel effort, il prévoyait de se rapprocher des affres du gangsta-rap; « Desert Eagle » n’en est finalement pas, mais souligne un engagement politique plus évident encore, dessine un tableau aussi sombre qu’à l’accoutumée

Plutôt inspiré cette fois, Sole largue donc sur son passage quelques brûlots contribuant à l’intérêt sous estimé de ce disque. L’inquiétant « This Old World Don’t Need Hope », l’excellent « The Owners Of The World », le charmeur « Sedona », le dansant « Plenty Room Of Doubt » en sont résolument, et tiendraient leur place dans un contexte plus officiel. Mais, connaissant la surproductivité du bonhomme, reste désormais cette éternelle interrogation quant à une suite capable de tenir la distance. Ou pas.

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