Solar Fields – « Origin #1 »

Solar Fields – « Origin #1 »

solar180Album
(Ultimae)
10/01/2011
Ambient

Les bagnoles qui crachent leur CO2, la vendeuse de chez Auchan qui gueule pour vendre son rôti de porc à moitié prix, les haut-parleurs du métro qui rappellent bien fort que vous êtes arrivés à Denfert Rochereau pendant que vous terminez votre nuit, le jeune con qui prend son téléphone pour un ghetto-blaster en imposant son crin-crin-black-eyed-peas… Le monde extérieur n’a aucune pitié pour vos tympans. Alors éloignez-vous cinq minutes de tous ces bruits désagréables, et prenez-vous une mi-temps Solar Fields. Vous l’avez bien méritée. Le fer de lance hyper productif du label Ultimae prend le temps de faire ses fonds de tiroirs pour lancer la série « Origin »: une saga qui va durer quatre albums faits de travaux inédits réalisés durant cette dernière décennie. Ici, les dix pièces s’étalent entre 2002 et 2008 et Solar Fields joue avec les contrastes sans s’éloigner d’un fil conducteur résolument méditatif.

« Silent Walking » porte bien son titre. Feuilleton ambient avec presque rien à l’intérieur, des synthés lointains qui suffisent pour préparer les sens au voyage de 80 minutes qui se dessine devant nous. Plus qu’un résistant et un ambassadeur du courant ambient, Solar Fields est un compositeur contemporain multi-instrumentiste qui vit avec son temps. Ainsi, Magnus Birgisson propose des installations sonores à des galeries d’art et autres musées, et imbibe votre console de quelques compos sur le jeu vidéo Mirror’s Edge. Il pousse alors guitare, percus, basse, sitar ou balaïka dans leurs retranchements, superposant les effets pour donner naissance à des plages expérimentales comme « Unite » et ses bleeps microscopiques qui nous ramènent à l’état de poussière avant l’apparition d’un beat salvateur qui nous maintient éveillé devant ces mélodies aériennes et cette intensité qui monte crescendo sur plus de neuf minutes. « Almost There » est un lent dialogue entre une guitare solitaire et des nappes contemplatives, et Magnus se surprend à nous chanter une berceuse sur « Bigger Stream ». Une écoute attentive et une patience digne de ce nom sont néanmoins nécessaires pour apprécier la musique du suédois, comme ces bribes de chants ethniques qui éclatent sur « Next Waiting » ou la froideur electronica de « Reborn ».

Un concept définitivement indispensable pour les fans, et intéressant pour qui veut pénétrer l’ambient mental de Solar Fields.

Disponible sur
itunes25


No Comments

Post A Comment