Slift – ‘UMMON’

Slift – ‘UMMON’

Album / Vicious Circle / 28.02.2020
Space rock

Voici quelques années que Thomas Pesquet truste l’actualité pour tout ce qui concerne l’aérospatiale tricolore alors que, pendant ce temps, Slift s’aventurait bien au-delà de l’orbite terrestre. Space is the key, the future of everyone‘ disait le groupe à la fin de son premier album. Ici, il n’est plus question de Monsieur et Madame Tout le Monde : UMMON, son troisième album et le premier chez Vicious Circle, part en quête aux confins de l’univers, avec des Titans à la recherche de leurs origines. C’est une odyssée qui pourrait être la bande originale d’un film d’animation, qui tiendrait évidemment plus de Metal Hurlant que de Futurama. D’ailleurs, pour son artwork, le groupe s’est inspiré de ‘L’oiseau Poussière’ du dessinateur de science-fiction Philippe Caza, collaborateur du magazine.

UMMON ouvre sous un déluge d’électricité. Slift varie les tempos comme il sait le faire, en alternant vitesse de croisière et perturbations telluriques (chroniquer ce genre de disque sans abuser de la métaphore galactique est un défi), mais on sent bien que le ton a changé. Ici, les voix sont plus agressives qu’à l’accoutumé, même si cette tendance avait débuté sur l’album précédent sous la direction de Lo’Spider. On retrouve cette hargne sur le heavy et guerrier Thousand Helmets of Gold où certaines guitares lorgnent dignement Iron Maiden. Héroïques sur l’épique It’s Coming, conquérants sur le tout puissant Hypérion, les Titans nous amènent dans leur long périple tourmenté. Ils étaient des divinités bannies dans la mythologie grecque, et leur réhabilitation n’est toujours pas acquise dans la galaxie Slift. Il y a bien des moments de paix, comme en atteste Altitude Lake qui commence comme une prière païenne; les jams krautrock ont la part belle sur la deuxième partie de l’album. On trouve aussi de vastes plages contemplatives, la patience étant une qualité nécessaire quand on entreprend des voyages de plusieurs années lumières. En parlant de lumière, on finit par l’entrevoir dans Aurore aux Confins, et on entend même briller les Crazy Diamonds de Pink Floyd sur Son Dông’s Cavern.

Attention : il ne faudrait pas croire que Slift se contente de passer Can et Hawkwind au concasseur Kyuss. Déjà, ils le font terriblement bien, ensuite les toulousains imposent leur style à travers chaque chapitre d’une aventure finement travaillée, pour que l’entreprise ambitieuse de cet album cinématographique soit une réussite. On pourrait croire que les Titans aient finalement trouvé la paix mais Lions, Tigers and Bears vient clore Ummon sur 13 minutes furieuses. Le repos est nulle part pour les exilés, tout parallèle avec l’actualité de notre monde est envisageable.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Ummon, Hyperion, Dark was Space Cold were the Stars


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