05 Juin 19 Siz – ‘Liquid’
Album / Flippin Freaks / 17.05.2019
Indie rock 90
Ne cherchez plus, nous y sommes. A force de ne plus tourner très rond, le monde nous laisse avec une géographie qui n’a plus ni queue ni tête, et le nouveau Los Angeles est là, bercé d’un côté par les effluves viticoles, de l’autre par le va et vient des marées de la rive Atlantique. C’est ici que, à l’instar des Ty Segall et Thee Oh Sees de l’autre côté du globe, une communauté est en train de prendre doucement mais sûrement le pli de la consanguinité et de l’échangisme pour peser de tout son poids sur le dynamisme d’un rock qui envoie valser les étiquettes.
Dernier exemple en date avec Siz. Auteur d’une poignée d’obscurs Eps depuis 2016, celui que l’on croise aussi régulièrement au sein de Th Da Freak (ou il officie à la basse aux côtés de son grand frère Thoineau) a décidé de passer à la vitesse supérieure en sortant Liquid, un premier album produit par Arthur de JC Satan, qui va lui aussi faire perdre le Nord aux adeptes de mélodies électriques. Parce qu’à incarner si justement toute la décennie 90, c’est tout l’espace-temps que le bordelais défie à la force de son talent et de la liberté qu’il s’octroie ici.
Mais Siz a beau bouffer à tous les râteliers de l’époque, Liquid fait preuve d’une cohérence confondante. Tour à tour, et avec une aisance impressionnante qui ne lui fait jamais défaut, il s’en va rivaliser avec l’authenticité du punk mélodique américain (Poisonous), renifler le grunge de Seattle (Terminus), piétiner le terrain de jeu favori de John Dwyer (Cascada), jouer à chat-bitte avec Ty Segall (Eyes Contact) ou ce gai-luron de Rivers Cuomo (Fantasize), et se fondre parfaitement dans le décor sea sex & sun australien (Under My Skin, Come Back Into The Sea). Ne vous reste plus qu’à faire de ce Liquid baigné de soleil et de bonne humeur votre album de l’été. Peut-être même de l’année.
A ECOUTER EN PRIORITE
Poisonous, Under My Skin, Come Back Into The Sea
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