Sideshow – « Admit One »

Sideshow – « Admit One »

sideshow180Album
(Word And Sound)
02/03/2009

On connaît aujourd’hui Fink pour son folk introspectif et intimiste, pour sa voix vaporeuse et son habileté à manier la guitare, comme nous l’avait si bien montré l’excellent «Distance And Time», bourré de ballades acoustiques aussi minimalistes qu’inventives. Mais n’oublions pas qu’avant que sa carrière prenne cette coloration à la grande surprise du plus grand nombre, l’artiste de Brighton faisait bouger les dancefloors à coup de productions électroniques qui collaient parfaitement à l’image du label Ninja Tune… Fink est donc loin de posséder un seul répertoire. Avant d’être l’une des figures-phares du folk contemporain, il est d’abord un artiste complet envisageant la musique de façon transversale. Alors que son nouvel album «Sort Of Revolution», cette fois auto-produit, vient tout juste d’atterrir dans les bacs, le projet dub mené sous le pseudo Sideshow, sorti il y a quelques mois, vient nous rappeler le caractère polyvalent du bonhomme en mettant en lumière ses étonnantes ressources de musicien. Fin Greenall a en effet souvent côtoyé le genre jamaïcain, de près ou de loin, avant de décider d’en faire un projet à part entière matérialisé par ce dernier «Admit One», enregistré avec des musiciens de renom (Guy Whittaker, Tim Thornton et Ellie Wyatt). Changeant pour l’occasion d’identité comme l’aurait fait un Madlib, le prodige anglais affiche pourtant une certaine fidélité à son style dominant, qui suinte dans la subtilité et la mélancolie du magnifique morceau instrumental nappé de cordes «Strung Outro», digne de ses plus belles compositions, dans le poétique et mystérieux «French Model In Dub», ou dans la touche trip-hop folk ninjatunesque du titre «Television», enregistré avec la chanteuse américaine Cortney Tidwell. Mais avec cet opus, Fink prouve aussi qu’il sait faire du vrai dub bien lourd, qui n’a rien à envier aux productions jamaïcaines ou anglaises actuelles. C’est par exemple le cas du featuring planant avec Paul St Hilaire, «If Alone», du glacial et saccadé «Sequential Dub», ou d’un «Youth Of Today» rempli de sirènes et d’effets reverb. Sideshow semble ainsi en revenir à ses premiers amours électroniques, particulièrement vivaces dans les titres «African Cherry» et «Admit One» qui auraient pu sortir tout droit du label On-U Sound. En se dirigeant vers le folk, Fink est donc loin d’avoir oublié ses influences originelles, comme en témoigne ce projet parallèle, surprenant si on le place à côté des dernières productions de l’artiste. Mais on aurait tord d’éclipser cet «Admit One» au seul prétexte de la sortie de la dernière galette de Fink, tant la personnalité de ce dernier se révèle dans l’assemblage de toutes ses performances, tout simplement d’une étonnante complémentarité.

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