01 Jan 02 Shingo 2 – « 400 »
[Album]
01/01/2002
(Mary Joy/Import)
Shingo2 est sans conteste un des meilleurs représentants du hip hop japonais et le prouve avec ce « 400 » qui n’a rien a envier à de nombreuses productions issues par exemple, de l’underground américain. Résidant à San Francisco et déjà entendu sur des compilations telles que « Tags Of The Time », l’artiste a déjà collaboré avec Anticon ou Living Legends. Voilà un élément essentiel de notre intérêt porté à cet album loin de nous avoir déçu
La particularité évidente de Shingo 2 réside dans l’utilisation des sonorités de la langue japonaise (même si le reste du temps, le Mc utilise sa langue d’adoption sans jamais entraver sa réputation) sur des musiques souvent à la limite de l’expérimental. On rentre directement dans le vif du sujet avec « 400 » à la version dubisante sur laquelle Shingo2 prouve au monde entier que la langue du pays du soleil levant peut sonner superbement. La basse se fait une nouvelle fois massive sur « 44K » (ou le chant répétitif peut peut-être un peu gâcher le plaisir) et « S02-2102 » à l’ambiance mécanique et glaciale. Plus tard, « Temple Of Dreams » propose une version expérimentale due à son approche très free alors que « Whirlwind » emprunte une voie plus classique. Nous passerons ensuite rapidement sur le deuxième de ces trois vinyles dont nous retiendrons uniquement le funky « Ultra H » et le plus soul « Stat 108 » au beat cependant claquant. Enfin, la dernière ligne droite de ce « 400 » mettra définitivement le japonais très haut dans notre estime puisque ce dernier vinyle est rempli de perles telles que « Suck On My Dub » dans une lignée explicite, « Alive » au tempo plus élevé que la moyenne et aux sonorités rock, « Sand Saga » beaucoup plus calme et au sample de piano envoûtant, le très fourni « Genome Of Life » (parfois à la limite du bordèlique quand même!) et pour finir, le très original « Ajo Funk » à la version uniquement faite de percussions
On connaissait la réputation japonaise notamment par le biais de Dj Krush. Shingo 2 avait fait quelques apparitions annonciatrices et confirme les impressions passées avec cet album de haute facture. S’il souffre d’un passage à vide à la moitié, le reste nous le fait oublier très vite et prouve la réelle vision artistique de l’artiste. Si le Japon est à l’autre bout du monde, il est loin de prendre du retard, bien au contraire. Rappelez vous, le soleil se lève d’abord à l’Est et les japonais commencent leur journée bien avant les occidentaux… Serions nous lièvres?
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