24 Jan 16 Shearwater – ‘Jet Plane And Oxbow’
Album / Sub Pop / 22.01.2016
Indie rock
Pour son huitième album studio, la formation originaire d’Austin annonce une couleur 80’s dés les premières notes d’arpégiateur : une nouvelle direction confirmée par ‘Quiet Americans’, deuxième titre porté par des synthés et une boite à rythme new wave soutenant par la même occasion la voix pleine de nuances de Jonathan Meiburg. Ce qui n’empêche pas Shearwater de déployer des constructions riches et toutes en nuances, comme une palette de sons impressionnante, que l’on doit sans doute au multi-instrumentiste Brian Reitzell, compositeur attitré des films de Sofia Coppola.
Il faut ainsi attendre le quatrième morceau (‘Backchannels’) pour renouer avec les guitares de ‘Rook’ (2008), l’album qui révéla le groupe à un plus large public. Cette nouvelle salve, elle, est tout en contraste, parfois apaisée et mélancolique, parfois colérique (‘A Long Time Away’) ou même épique. Convoquant régulièrement Talk Talk (la guitare errante du pont de ‘Backchannels’ héritée de ‘Spirit of Eden’), Radiohead (‘Filaments’, ‘Radio Silence’) ou même Springsteen (‘Pale Kings’, ‘Wildlife In America’) pour les mélodies héroïques, l’ensemble sublime néanmoins un patchwork d’influences grâce à une production moderne et au chant de Meiburg. Parfois en falsetto rappelant Mark Hollis (influence assumée), il est souvent puissant et injonctif, avec cette façon de prononcer le ‘i’ en ‘aéé’, comme un gimmick rageur en signature. Pour les textes, il joue la carte du conflit et des contradictions, illustrant selon lui ce que signifie vivre dans l’Amérique d’aujourd’hui.
De cavalcades Krautrock en tubes synth-pop, les morceaux ont tous une personnalité marquée, le plus classique étant finalement le single ‘Only Child’, moins passionnant même si de bonne facture. Le final faussement apaisé (‘Stray Light at Clouds Hill’) clôt de très belle façon un disque dense qui ne manque pas de se dévoiler au fil des écoutes.
‘Backchannels’, ‘Glass Bones’
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