She Keeps Bees – « Dig On »

She Keeps Bees – « Dig On »

she180Album
(Names)
15/07/2011
Indie rock incandescent

Un gars, une fille, une batterie, une guitare, du rock fortement teinté de blues: il n’en faut pas plus à She Keeps Bees pour être considéré comme un rejeton de The Kills, et être accusé de vouloir apprivoiser une partie des fans du sulfureux duo. Si l’intention est certainement toute autre, ces deux là, s’ajoutant à l’interminable liste des groupes talentueux venus de Brooklyn, ne vont certainement pas s’en priver, d’autant qu’eux aussi peuvent sans complexe laisser échapper ce groove sexy imparable qu’ils affichent d’ailleurs sur « Vulture », premier single incendiaire de ce « Dig On » qu’il faut aller chercher en fin de tracklisting. Pourtant, résumer She Keeps Bees à cette ressemblance – certes évidente en plusieurs occasions – serait d’une grande injustice tant il aligne avant cela une dizaine de titres ne manquant pas de confirmer tout le bien pensé récolté à la sortie de son premier album, et rendant surtout à l’évidence que ses influences sont plus nombreuses que cette comparaison lourde à porter veut bien le laisser penser.

D’accord, la musique de She Keeps Bees est brute, sensuelle, minimale et incandescente. D’accord, comme celle d’Alison Mosshart, la voix de Jessica Larrabee – véritable caution sexy de ce disque – se montre vicieuse jusqu’à charmer autant qu’elle s’impose à vous. Comme bon nombre d’âmes naïves avant nous, on se laisse donc avoir par les atouts flagrants de cette lionne aux allures de brebis, jamais plus dangereuse que quand elle se fait lascive. Alors, le piège se referme doucement, le fer rouge s’abat sur vous dans une odeur de viande grillée (« Saturn Return », « Farmer », « See Me »), comme pour mieux vous faire apprécier les quelques moments de répit, certainement intégrés à force d’écoutes répétées de Cat Power (« Sister Beware », « Make You My Moon », « Jupiter Deep », « Calm Walk In The Dark »).

Là, en un peu plus d’une demi heure, « Dig On » a laissé éclater ses deux facies au grand jour et offre à She Keeps Bees la richesse qu’il lui faut pour ne pas s’embourber dans la catégorie des groupes suiveurs dont on attendra forcément rien à l’avenir. Au delà du charme, ces deux là possèdent en effet un talent indéniable qui leur permet d’afficher de toutes autres ambitions que celles de participer au grand jeu des comparaisons. Outsiders jusque-là, les deux new yorkais seront désormais attendus.

En écoute

« Saturn Return »

Disponible sur
itunes8


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