Sharon Van Etten – ‘I Don’t Want To Let You Down’

Sharon Van Etten – ‘I Don’t Want To Let You Down’

Ep / Jagjaguwar / 08.06.2015
Indie

En apparence, la musique de Sharon Van Etten peut paraître accessible et grand public, pourtant son dernier album ‘Are We There’ paru l’an passé, laisse encore découvrir aujourd’hui ses nombreuses subtilités, sans jamais que l’émotion qui s’en dégage ne fane. Si le besoin d’entendre de nouvelles compositions de la belle américaine ne se faisait donc pas encore réellement ressentir, c’est néanmoins avec un enthousiasme et un intérêt décuplés qu’on se jette volontiers dans cet Ep fleurant bon les chutes de studio injustement inexploitées jusque-là. D’autant que la plupart de ces cinq titres sont le théâtre de collaborations aussi alléchantes qu’elles sonnent magnifiquement.

Adam Granduciel et Dave Hartley (The War On Drugs), Brad Cook (Megafaun) et Darren Jessee (Ben Folds Five) sont en effet de ceux ayant prêté main forte à Sharon Van Etten qui signe ici quelques-unes de ses compositions les plus profondes et élaborées, qui foncent – sans détour – au coeur comme aux tripes. ‘Afraid Of Nothing’, ‘Your Love Is Killing Me’ où ‘Every Time The Sun Comes Up’ ont donc désormais des équivalents de beauté. Parmi eux, ‘I Don’t Want To Let You Down’, ballade à coeur ouvert et à la mélodie immédiate, partagée entre nostalgie et fatalité, ou la demoiselle expulse ces derniers regrets d’avoir eu à faire des sacrifices sentimentaux pour le bien de sa carrière. Inspiré des efforts à produire pour reconnecter avec ses amis après de longs mois de tournée, le plus sombre ‘Pay My Debts’ joue également la transparence, et convainc tout autant.

Qu’elle soit portée par un piano plutôt qu’une guitare (‘I Always Fall Apart’), ou les deux (‘Just Like Blood’) n’y change rien: Sharon Van Etten sait mieux que quiconque chanter les pertes d’équilibre du quotidien, et faire en sorte que celui qui l’écoute vacille avec elle, tout en se laissant porter par la volupté de sa musique. Pourvu que cet Ep ne soit finalement pas des restes de ‘Are We There’, mais un aperçu d’un futur définitivement radieux.

‘I Don’t Want To Let You Down’, ‘I Always Fall Apart’


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