
03 Juin 25 Sextile – ‘Yes, Please’
Album / Sacred Bones / 02.05.2025
Electro
Los Angeles en a encore dans le coffre, en témoigne l’étendard de Sextile qui porte haut les couleurs de la musique électronique. Depuis 2015, année de sa création, le groupe n’a de cesse d’innover, poussant les curseurs à leur paroxysme. Ainsi, yes, please, sorti chez Sacred Bones Records, n’hésite pas à faire trembler et rugir le dancefloor, avec une magnitude dantesque. C’est avec leur obsession pour les synthétiseurs et leur amour pour les basses qui font vibrer les tympans que Melissa Scaduto et Brady Keehn se replongent dans les catacombes de l’underground. L’album fait hurler les sirènes en introduction, un appel massif à se rejoindre pour célébrer la vie en treize morceaux. À peine sur la piste, la tornade Women Respond To Bass déclenche cette odyssée haletante, digne des meilleurs films d’action. Le souffle court, les battements du cœur s’alignant sur les vrombissements des basses, la vie se pare alors d’une intensité dont l’excès est le carburant. Sextile ne se refuse rien, quitte à flirter avec un hardcore addictif qui prend la forme du titre Resist. Jehnny Beth se prête même au jeu sur Push Ups, invoquant des influences punk dans un duel où synthés et basses franchissent le mur du son et provoquent un séisme d’une ampleur inouïe.
Par ailleurs, exit la nostalgie des années 2000, le groupe a plus d’une corde à son arc pour vous la faire oublier. À l’image de Kids (avec Izzy Glaudini d’Automatic) ou de Freak Eyes, l’inspiration enivre sous les flashs des stroboscopes autant que l’audace est prégnante dans l’atmosphère. Le duo possède la faculté de rendre la musique électronique toujours plus excitante là où l’ennui l’emportait jadis dans d’autres formations. Sextile diffuse une joie inébranlable où la danse devient transe et où la joie devient unanime et viscérale. Puis, il y a Melissa qui pose sa voix tout au long du disque, ajoutant un côté vaporeux qui participe à illuminer des morceaux comme S is For, Hospital et Soggy Newports, les deux derniers étant les plus intimes et inhérents à sa vie personnelle. yes, please est aussi truffé de messages, abordant le droit à l’avortement dans Resist ou encore l’éducation américaine, l’intelligence artificielle et les générations futures à travers Penny Rose, titre le plus proche des musiques urbaines dont les jeunes générations raffolent.
Sextile est décidément plein de surprises et décidé à aller plus vite que la lumière tout en gardant une trajectoire dont les contours sont distincts. yes, please fournit la preuve irréfutable qu’ensemble, Melissa et Brady forment un duo quasi invincible. Leur confiance mutuelle et la fluidité de création leur permettent de se désinhiber totalement, les obstacles disparaissant tour à tour à leur passage. C’est ce lâcher-prise qui leur permet de s’imposer encore une fois. Avec cet album, le groupe ravit les férus de basses poignantes et de synthés tranchants tout en savourant chaque seconde d’une existence tournée vers l’avenir mais plus que jamais ancrée dans le présent.
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