Serengeti & Polyphonic – « Terradactyl »

Serengeti & Polyphonic – « Terradactyl »

seren180Album
(Anticon)
23/06/2009

Echappés du laboratoire Audio 8 Recordings, grand découvreur de talents hip hop avant gardistes, Serengeti & Polyphonic rejoignent Anticon pour faire de nouveau route commune après un « Dont Give Up » qui n’a pas manqué de les consacrer en 2007. Le duo y exposait son hip hop à la fois electro et futuriste, né du flow aussi riche que décalé du premier, et des productions aux textures uniques du second. A l’époque, à l’écoute de tant de beauté et de complexité, certains y voyaient même la rencontre improbable entre Thom Yorke et le Wu Tang Clan. « Terradactyl », son nouvel et deuxième album, arrive donc avec son lot de promesses alors qu’un public pointu, lui, piaffait déjà depuis quelques temps avec son lot d’attentes. Premier constat, Serengeti & Polyphonic n’a rien perdu de son talent à déstabiliser son auditoire, à l’emmener sur des terres hip hop encore inconnues, et à le baigner d’une musique tellement confidentielle aujourd’hui que tout porte à croire qu’elle a tout l’avenir devant elle. Comme sur « Bon Voyage » qui ouvre l’album en terrain mouvant, extra terrestre et hallucinatoire, sur lequel Serengeti parvient à miraculeusement se poser. Le décor à peine planté, « Terradactyl » donne déjà le tournis, fait se télescoper sonorités futuristes et instruments traditionnels (guitare acoustique sur « Playing In Subway Stations », accordéon et mandoline sur « My Patriotism », harpe sur « Dawn Under The Bridge »), flow hip hop et chant de babos, quand la contribution du Mc ne relève pas plus simplement du spoken word (« Cleveland », « Patiently »). Une telle palette, même si pas toujours facile à apprivoiser, devait forcément offrir quelques moments d’apogée. Ceux que le duo atteint sans mal sur « My Negativity », à la fois attirant, étrange et vénéneux comme pouvait l’être certains artistes du label à ses débuts; sur « Steroids feat Dose One » ou l’harmonica est découpé au millimètre par un Polyphonic décidemment bluffant; et sur « Call The Law » pour un des passages les plus accessibles du disque. Mais il faudrait assurément une centaine d’écoutes pour que le moindre détail de ce « Terradactyl », véritable puit sans fond, puisse être décortiqué et analysé. Le genre d’album, intemporel par la force des choses, qui peut encore faire parler dans plusieurs années, parce qu’il aura tourné en boucle sans même qu’on s’en aperçoive. Dans ce cas seulement, prévoir quand même une bonne boite de Doliprane.

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2 Commentaires
  • Maxime
    Posté à 16:50h, 26 juin Répondre

    Excellente chronique pour une perle Anticon de plus!
    Par contre quelques fautes relevées : « CE que le duo atteint », « véritable puitS sans fond ». Trois fois rien.

  • benoit
    Posté à 09:47h, 22 juillet Répondre

    oui, belle découverte, comme quopi Anticon offre encore de jolies surprises. d’ailleurs, j’avais adoré l’album de Tobacco l’an passé !!

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