05 Août 12 Serengeti – « C.A.R »
Album
(Anticon)
13/08/2012
Hip hop
Il n’est connu que de ceux qui se sont habitués à aller vers la musique, à ne pas attendre qu’elle vienne à eux. Oublié par une grande partie des médias influents malgré la dizaine d’albums solo à son actif et les quelques bons coups dans lesquels il a su se glisser (S/S/S entre autres), Serengeti tisse depuis quelques années solidement sa toile dans l’underground hip hop ou il se démarque plus par la qualité de ses textes (« Amnesia ») que par son flow souvent jugé trop linéaire (« Geti Life »). De cette « faiblesse », le Mc de Chicago y puise sa force: un univers atypique aux ambiances trompeuses tant elles feintent l’improvisation. Le contexte ne pouvait donc mieux aller au choix de producteurs opérés pour « C.A.R », puisque ce sont Jel et Odd Nosdam qui ont été chargé de lui livrer la matière nécessaire à ses nouvelles pérégrinations. A plusieurs reprises, du fait de sonorités véritablement devenues marques de fabrique, on reconnait forcément la patte Anticon, que ce soit sur l’ouverture « Greyhound » ou « Go Dancin » tous deux habillés des arrangements brumeux de Odd Nosdam, ou sur « Nice » frappé du beatmaking cher à Jel. Puis, ici ou là, le jeu des comparaisons et des affiliations ne tient plus, laissant seuls les morceaux marquer les esprits. Là, « C.A.R » met naturellement en évidence les meilleurs titres de son cru: le rythmiquement affirmé « Peekaboo » bien que son histoire relève du sordide, « Cold » et l’efficace « Chill » ni plus ni moins reflets parfaits de l’osmose possible entre les trois hommes, ou le distrayant final « Uncle Traum » baigné de blues. Mais tout cela n’est que l’analyse d’une vision globale d’une oeuvre qu’il faut plutôt aborder studieusement, en décryptant les paroles au fur et à mesure que les secondes s’égrainent. Là alors, « C.A.R » ne manquera certainement pas de se révéler encore plus riche et original qu’il en a l’air. Trompeur, vous a t-on dit…
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