21 Mai 09 Sebastien Schuller – « Evenfall »
Album
(Green United Music)
25/05/2009
«Happiness», son premier album, fut une telle révélation que le retour de Sebastien Schuller était attendu par le public indie français comme l’événement de l’année. Encore plus puisque le bougre aura pris son temps, quatre ans exactement pendant lesquels il a multiplié les allers-retours avec les Etats Unis, composé pour quelques bandes originales de films («Un Jour d’Eté» notamment), et préparé minutieusement «Evenfall», un nouvel album qui ne manque pas de surprendre. En effet, plus que jamais, Schuller fait partie de cette famille de musiciens qui se préoccupent peu des appartenances, qui puisent leur plaisir dans la créativité et dans de perpétuelles nouvelles expériences. À l’instar des Sufjan Stevens, Beirut et Animal Collective dont il partage l’approche de la musique, le compositeur s’est donc embarqué dans une nouvelle aventure finement cousue, finalement assez éloignée d’un «Happiness» au mélange pop et electro presque immédiat. On en retrouve pourtant encore quelques bribes ici («The Border», «Midnight»), comme l’influence Radiohead pas encore tout à fait évaporée («Battle»). Mais, «Evenfall» marque surtout pour ses orchestrations poussées dues aux incursions récurrentes de vents et cuivres, les quelques collaborations externes qui y auront contribué (les cordes de Bell Orchestre – side project d’Arcade Fire – sur l’excellent «Open Organ»), et une voix désormais assumée. Schuller embarque ainsi son petit monde folk, pop et electro vers des Terres encore inexplorées ou, dans un premier temps, l’auditeur, intimidé par les quelques ambiances cinématographiques, ose à peine garder ses chaussures ou mettre la main sur les murs («Morning Mist»). Mais, passé ce cap d’une gêne polie, toute la lumière, la richesse, l’émotion et la sensibilité de ce nouvel album finissent par apparaître au naturel («Balançoire», «Awakening»). Sebastien Schuller, par son inspiration et ses aspirations, passe donc aisément l’obstacle d’un deuxième album casse gueule, qui ne connaîtra peut-être pas pourtant l’impact du précédent.
En écoute:
Sebastien Schuller – « The Border »
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