Schoolboy Q – ‘Oxymoron’

Schoolboy Q – ‘Oxymoron’

Album / Top Dawg – Interscope / 25.02.2014
Hip hop

Un pimp lui a inspiré son nom, il a dealé crack et marijuana, et a même fait son petit passage par la case prison. Si ces faits sont monnaie courante dans la vie du rappeur moyen, il est ici important de les rappeler tant Schoolboy Q a tenu à les implanter au cœur de son album, dans ce qui est à la fois une manière très classique de se raconter en chansons, mais aussi d’asseoir une bonne fois pour toute sa réputation grandissante et son image de mauvais garçon du crew Black Hippy.

Loin de Kendrick Lamar et de son regard de (déjà) vieux sage, et grâce à ce troisième opus (le premier sur une major), Schoolboy Q revient donc sur le cambouis de ses jeunes années et du temps ou tout partait à vau-l’eau. A l’arrivée, le disque confirme toute la cohérence du garçon, pas vraiment enclin à se la donner sur la piste de danse, comme en témoigne le putassier et pire titre de l’album, ‘Hell Of A Night’. Non Schoolboy Q s’épanouit ici au coin de la rue, dans un rapport masochiste qui constitue l’essentiel de ‘Oxymoron’.

Ce sont donc les grandes pelletées de noirceur qui se révèlent les plus passionnantes: ‘Gangsta’ et son refrain martelé, le minimaliste ‘What They Want’, et les grands tubes nocturnes que sont ‘Prescription/Oxymoron’ et ‘Break The Bank’. Dans tous ses titres, une ambiance pesante, judicieusement mise en scène par The Alchemist, Tyler The Creator ou encore Mike Will Made It qui, chacun à leur manière, ont su parfaitement capter les contradictions personnelles du personnage, autour de boucles froides, troublées par sa voix railleuse.

Etape souvent décisive et ô combien casse gueule dans la vie d’un jeune rappeur, le premier album sur une major est ici synonyme de réussite pour Quincy Hanley. Malgré les gros sous, le MC n’a pas dévié d’un iota de sa ligne de conduite, qui consiste à se raconter au coin de la rue, sous des lumières vacillantes, le tout dans une ambiance de mort. Sombre et touffu, ‘Oxymoron’ est la première grosse réussite hip hop de 2014, ce qui n’est pas tout à fait rien en ce début d’année bien mollasson.

‘Gangsta’, ‘What They Want’, ‘Prescription/Oxymoron’, ‘Break The Bank’


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