Sadistik – ‘Ultraviolet’

Sadistik – ‘Ultraviolet’

Album / Fake Four / 01.07.2014
Hip hop halluciné

Il y a un an, Sadistik marquait les esprits en s’ancrant définitivement dans sa marque de fabrique, celle d’un hip hop aux paroles très personnelles, voire intimes. ‘Flowers For My Father‘ traitant d’un bout à l’autre du décès de son père survenu à l’époque de son premier opus, on pensait que le Mc de Seattle allait prendre un peu le temps de digérer cette étape thérapeutique de sa discographie. Il n’en fut rien: dès le lendemain, Cody Foster se remettait au travail en vue de ‘Ultraviolet’, une nouvelle expérience dont il ne fut autre que le cobaye. Le concept? Ecrire sous l’influence de psychotropes pour mieux décrire l’effet de ces drogues sur son esprit, au risque d’offrir à cet album une tournure totalement imprévisible, jusqu’à ressusciter les morts (le featuring de Eyedea sur ‘Chemical Burns’).

Si la passion inaltérable du Mc garantit une nouvelle fois ici toute la qualité de son travail, que les productions sombres et électroniques contribuent à l’efficacité de l’ensemble (‘Witching Hour’), l’approche n’est pas sans dommages collatéraux tant elle fissure parfois sans ménagement la cohérence générale de l’oeuvre. Il faudra dès lors passer outre quelques légères fautes de goût (le dispensable ‘Into The Night’, tout comme ‘Orange’ et ‘Death Warrant’) pour boire toute la sève de ce ‘Ultraviolet’, celle qui coule dans l’inspiration que le Mc a trouvé dans ses plaisirs défendus (‘Cult Leader’), illustrée grâce aux nombreuses et diverses références – artistiques comme littéraires – dont regorge cet album riche, pincé de ce qu’il faut de complexité, mais resté malgré tout très accessible. Certes, l’exploit de ‘Flowers For My Father’ n’est pas réédité ici, mais ‘Ultraviolet’ tient bien sa place.

‘Cult Leader’, ‘1984’, ‘Blue Sunshine’, ‘Witching Hour’


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