14 Août 19 Russian Circles – ‘Blood Year’
Album / Sargent House / 02.08.2019
Post metal
Moins de deux mois après le retour de Pelican, Russian Circles confirme avec Blood Year la grande forme de la scène post-metal illinoise. Faisant suite au remarquable Guidance, ce septième long format approfondit encore la science du trio dont le maître-mot semble être ‘intensité’. Produit par Kurt Ballou de Converge, déjà aux manettes en 2016, ce disque est une nouvelle plongée au cœur de saturations abyssales où serpentent, dans des profondeurs de distorsions, des riffs, des larsens, une atmosphère d’une rare et riche lourdeur.
Le groupe de Chicago nous avait habitué à un univers plutôt sombre, oscillant entre l’éther mélancolique du post-rock, les rythmiques chirurgicales du post-hardcore et la glaise rembrunie du post-metal. C’est ce dernier aspect que Russian Circles explore aujourd’hui. Nageant dans des textures plus épaisses, des ambiances plus doom/sludge malgré un son toujours précis, Blood Year est marqué par une influence metal plus prononcée que chez ses prédécesseurs. Passée une courte intro aussi belle que cinématographique, comme pour mieux enterrer l’inspiration ambiant/post-rock, l’album s’ouvre avec la section rythmique de Arluck – on saluera le travail de production exemplaire, qui accorde une amplitude et une densité particulièrement imposante au duo basse/batterie – pour ne plus connaitre d’accalmies dans cette intensité jouissive.
S’il y a du Gojira (période L’Enfant Sauvage) dans Milano, il y a aussi, et pour la première fois dans l’histoire du groupe, une fenêtre ouverte sur le black-métal, en témoigne le brillant usage du blast-beat sur ce même titre. En outre, il est très facile d’imaginer un chant screamé entre les trémolos saturés de la fin de Sinaia, autre pépite de l’album. Et si ce-dernier se conclut par Quartered, ce n’est certainement pas un hasard : le groupe avait rarement accouché d’un tel mastodonte, écumante locomotive de près de 7 minutes, bâtie autour d’un riff monolithique rappelant les accents thrash et poussièreux de Kyuss, une lourdeur d’outre-tombe en sus.
Avec Blood Year, Russian Circles ouvre donc un pan nouveau de sa discographie, plus sombre, plus intense et peut être encore plus exigeant, tout en continuant de puiser dans différents sous-genres la matière à son talent.
A ECOUTER EN PRIORITE
Milano, Quartered
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