10 Nov 16 Rubin Steiner – ‘Vive l’Électricité de la Pensée Humaine’
Album / Platinum / 28.10.2016
Voyage en électronie
Quand on interviewait Rubin Steiner il y a quelques mois au sujet de Drame, son projet krautrock, il nous confiait avec un désarroi amusé son incapacité à faire de la techno et à construire des morceaux centrés sur une efficacité viable en club. Quelques questions auparavant, il définissait son groupe comme une tentative d’en faire sans boite à rythme, mais armé d’une batterie, d’une basse et de synthés qui pousseraient, sur tous les dancefloors de France, la transe ainsi produite. Un pari largement réussi si l’on mesure le succès de l’album à l’aune de sa réception critique et des concerts délirants qui ont suivis.
Aujourd’hui de retour en solo, Rubin Steiner n’en a pas fini avec la techno, les pulsations, et les pieds qui s’agitent. Devenu marotte, l’idée s’est totalement insufflée dans tous les canaux de ‘Vive l’Electricité de la Pensée Humaine’ ! Débarrassé des ersatz de rock qui habitaient encore ses albums précédents, le tourangeau a en revanche gardé un indéniable sens du groove qui s’articule ici dans un voyage à travers le système solaire, depuis l’affrontement d’une barrière d’astéroïdes sur fond d’exotica (‘Spaceship vs. Asteroid Belt’) jusqu’à un retour apaisé sur Terre (‘Back To Earth’).
Entre ces deux pôles, le musicien dessine une cartographie espiègle de toutes ses obsessions électroniques : une ouverture épique fondue dans un groove imparable (‘Light Wave’) avant que samba et carnaval soit célébrées dans un même geste joliment étrange (‘Uranus Samba’, ‘Carnival On Mercury’), pour finalement repartir au plus près de sa machine à danser, pleine de motifs et de chaleur (‘Mono Wave’, ‘Black Wave’).
Tel un astronaute de retour d’une planète inconnu, Rubin Steiner revient avec un album habité par son intérêt prononcé pour la musique de club, qu’il interprète à sa manière, dans un décalage permanent mettant en valeur toute la singularité de cette figure qui a choisi depuis un bon moment déjà de n’en faire qu’à sa tête.
‘Light Wave’, ‘Nap On Pluto’, ‘Uranus Samba’, ‘Carnival On Mercury’, ‘Black Wave’
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