Rubican – ‘Brise Lame’

Rubican – ‘Brise Lame’

Ep / A Tant Rêver du Roi / 18.05.2015
Electro pop

Le costume de Luis Francesco Arena devenu trop étriqué, Pierre Louis François a décidé de mettre fin à dix années d’une pop folk classieuse, à l’écriture sensible. Loin de camper sur ses acquis par facilité, c’est en opérant un changement de cap radical que le songwriter s’essaye, avec Rubican, à une nouvelle formule. Seul aux commandes, entouré de synthés et de sa guitare électrique nourrie aux pédales d’effets, il esquisse avec ‘Brise-Lame’ le devenir de sa musique, plus ample et ciselée.

De sa voix singulière et de ses lignes de chant très personnelles, le songwriter s’appuie sur ses nombreuses expériences passées – un bagage en grand écart entre rock tendu et ambiances éthérées – et propose cinq titres aux reliefs changeants. ‘Analphabet’ et ‘Bittersweet’ exposent des structures adroites, en alternant phases aériennes et d’autres décousues, dans des sonorités qui manquent parfois d’appuis clairs. On y ressent cependant une profondeur de champ, un potentiel manié dans des arrangements habiles et ambitieux. Le très réussi et plus minimal ‘Once Meet’ rappelle Son Lux et prouve que, quand il est question d’écrire des titres à fleur de peau, la solidité du bonhomme ne s’est pas diluée dans ses nouvelles orchestrations. L’émotion procurée est à son comble dans ses accumulations de voix élevées. Ne reculant devant aucune nouvelle expérience, Pierre Louis signe également deux morceaux chantés en français qui, malgré une finesse d’écriture et d’instrumentation, peinent à convaincre (‘Par Delà La Pudeur’ et ‘Le Large’) en partie à cause d’une voix moins assurée.

Avec Rubican, Pierre Louis François défriche un univers sensible et racé qui ne demande qu’à être approfondi. Plus électro et plus rythmé, ‘Brise-Lame’ peut paraitre déroutant tant le virage opéré est à l’opposé de ce qui a fait la pop sublime de Luis Francesco Arena. Pourtant, bien que ce premier jet semble encore fragile par moments, Rubican doit être encouragé dans sa démarche ambitieuse. D’autant plus quand on connait le potentiel infini de ce garçon qui ne cesse de se réinventer avec audace, patience et intelligence.

‘Analphabet’, ‘Bittersweet’, ‘Once Meet’


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