Rocket From The Crypt – « RIP »

Rocket From The Crypt – « RIP »

RIP[Album]
25/02/2008
(Vagrant/Pias)

Les meilleurs groupes de rock n’roll au monde n’ont-ils pas finalement en commun une injuste sous médiatisation? Car quand certains remplissent les stades, d’autres écument les salles et multiplient les disques, drainant ainsi au fur et à mesure du temps un public totalement conquis, qui ne manque jamais de le lui rendre. Malheureusement, ces groupes-là atteignent souvent un statut de mythe quand résonne l’écho de leur tout dernier accord de guitare. Alors que s’éteint « Come See Come Saw », clôturant ce dernier live, on se dit alors que Rocket From The Crypt n’échappera pas à cette triste règle, lui, auteur de plus d’une centaine de disques, tous formats confondus, en presque vingt ans de carrière. Le rock n’roll perd là un de ses plus généreux représentants

Car les RFTC, après deux albums chez Vagrant (qui leur aura offert un dernier souffle salvateur), ont décidé de mettre la clé sous la porte en 2005 et de fêter leur dernier concert en l’immortalisant, en son comme en image. Que l’on ait suivi ou non le parcours de ce monstre en provenance de San Diego, « RIP » est en tout point un disque incontournable: il fait office de best of pour les novices retardataires, et pour les autres d’énième confirmation d’avoir à faire ici à un putain de groupe de scène. Pour eux, Rocket From The Crypt mérite incontestablement sa place au panthéon du rock, ne serait-ce que pour avoir été un des premiers à inclure une section cuivre à son line up. Jeunes, rayez cependant toutes notions de ska de vos esprits, l’idée ayant tilté dans l’esprit de Speedo (frontman du combo, également apparu chez Hot Snakes et Drive Like Jehu) quand en 1991 il passe un hiver à écouter des 45t Stax à la chaîne. Sa recette durera donc près de vingt années retracées ici de la plus belle manière, avec beaucoup d’authenticité, cet ultime disque alignant évidemment les plus grands tubes de Rocket From The Crypt

Et aucun n’a pris de ride, chose finalement peu surprenante puisque son garage rock sera toujours parvenu à sonner aussi frais que les multiples revival qu’il aura vu passer. Pour preuve, les californiens piochent ici allègrement dans leur tout premiers opus « Paint As a Fragrance » (« French Guy », « Shy Boy », « Velvet Touch »), « Circa Now » (« Ditch Digger », « Don’t Darlene », « Hairball Alley », « Sturdy Wrists ») et « Scream Dracula Scream » (« Middle », « Born In 69 », « Used »). Mais c’est surtout quand ils s’attaquent à des titres plus récents (« Straight American Slave », « Carne Voodoo », « I’m Not Invisible », « Get Down »), qu’on s’aperçoit à quel point ils n’ont jamais fait d’infidélité à un rock n’roll qui aura toujours su tenir la dragée haute aux bambins opportunistes

« RIP », ajoutant l’image au son et soulignant la puissance visuelle du groupe via mises en scène et changements de costume, est donc un parfait témoignage posthume qui laisse toutes les chances à Rocket From The Crypt de laisser une trace indélébile chez les âmes rockeuses. Totalement incontournable..

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