Reggie & The Full Effect – « Under The Tray »

Reggie & The Full Effect – « Under The Tray »

Under The Tray[Album]
18/02/2003
(Vagrant/Import)

Reggie And The Full Effect est sûrement la formation la plus mystérieuse de l’écurie Vagrant. En effet, trop peu de renseignements sur son line up, des albums que l’on pourrait qualifier de conceptuels, sans grande homogénéité et aux consonances toujours très kitsch et constamment remplies d’humour. Reggie And The Full Effect n’est autre que la plus sérieuse blague du rock n’ roll. Après deux albums qui annonçaient cette personnalité musicale unique, l’artiste continue sur sa lancée avec ce « Under The Tray » à prendre avec des pincettes

Si son premier « Greatest Hits » restait dans une lignée pop-punk compréhensible et pouvait surfer sur une vague lancée par les Get Up Kids par exemple (il se murmure que certains des membres du combo en seraient ses alliés), « Promotional Copy » prenait résolument une voie volontairement décalée. Et c’est dans cette optique que Reggie semble avoir accouché de ce « Under The Tray ». « You Bleedin’ Heart » et « Congratulations Smack & Katy » ouvrent le bal dans une lignée rock accrocheuse, comme pour commencer tout en douceur mais laisse vite entrevoir le côté dérision de cet opus avec quelques breaks electro ringards et une omniprésence de sonorités synthétiques parvenant toutefois à bien se marier avec les guitares plus que saturées. C’est surtout à partir de ce « Mood 4 Luv » que Reggie part en vrille. Il propose ici un morceau dance prêtant au fou rire et rappelant la pauvreté culturelle des années 80 et des groupes tels que Pet Shop Boys. Cet aparté est de courte durée (bien qu’on la retrouve un peu plus tard sur « Getting By With It’s ») car on vire sur le heavy metal avec « What Won’t Kill You Eats Gas » à la rythmique lourde et aux guitares appuyées, puis sur la dark pop de « Image Is Nothing… ». Reggie sait ensuite rendre les bonnes plaisanteries de courte durée en accouchant d’un hymne punk mélodique efficace (« Apocalypse Wow ») mais ne peut résister à son humour bien gras qui le ramène vite à un rockabilly psychédélique aux breaks hard rock des plus has been (« Food Aka Aren’t You Hungry ») puis à des satires néo métal (« Happy V Day ») et gothique (« Linkin Verb ») pour terminer ce troisième long format par un morceau electro pop que personne ne lui enviera

Si « Under The Tray » peut paraître des plus loufoques à la lecture d’une telle chronique, il s’avère pourtant des plus distrayants et poussera n’importe quel auditeur qui s’y attarde à sourire. Certes, il ne faut pas s’attendre ici à un album conventionnel, mais bien à un moment musical dont la dérision est le seul mot d’ordre. Après tout, quitte à ce que les artistes ne se prennent pas au sérieux, on préfère s’attarder sur ce genre de productions que sur n’importe lequel de ces produits « artistiques » nés de la real TV. « Under The Tray » n’est qu’une promesse d’un agréable moment. Rien de plus


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