Ratatat – « LP4 »

03 Juin 10 Ratatat – « LP4 »

Album
(XL)
07/06/2010
Electro glam

Si Ratatat a fait la quasi unanimité à la sortie de son premier album en présentant un son nouveau, et donc en faisant souffler un vent frais sur l’indie electro, les deux new yorkais peinent à maintenir le cap depuis, comme si leur inspiration n’était finalement pas assez grande pour combler l’effet de surprise passé. « Classics » s’en était pourtant pas mal tiré en 2006, contrairement à « LP3 » passé presque inaperçu en 2008 alors que ce dernier album, motivé à l’idée de trouver un nouveau souffle, élargissait nettement son orchestration (batterie live, guitare acoustique, piano…) sans pour autant creuser un fossé avec le passé. Une tentative certes louable, mais qui n’a pas véritablement convaincu son fidèle public, comme resté sur sa faim. Comme son titre le laisse entendre, « LP4 » se présente comme une suite logique de son prédécesseur, encore plus quand on sait qu’il est issu de la même session d’enregistrement. Pas de véritable changement donc: Ratatat reste fidèle à sa marque de fabrique – soit ses mélodies immédiates, ses riffs de guitare trempés dans une sauce électro synthétisée toujours prêts à s’acoquiner avec n’importe quel Mc inspiré (« Alps »), surtout depuis qu’ils ont côtoyé Kid Cudi l’an passé – et laisse grandes ouvertes les portes d’une instrumentation élargie (« Bare Feast »). L’approche, désormais bien maitrisée puisque vieille d’une décennie, débouche forcément sur quelques pépites toujours bonnes à prendre à ce moment de l’année ou l’envie batifoler gaiement n’est jamais très loin. Pour cela, les faux airs funk du single « Drugs », la base house de « Neckbrace », et la mélodie pop et naïve de « Party With Children » seront parfaits pour faire virevolter ces légères robes dévoilant timidement les premières rougeurs. Ratatat améliore ainsi son pouvoir d’entertainer, et ne se creusera vraiment la tête que plus tard, quand il aura décidé de plonger la tête la première dans l’expérimentation. Pour l’heure, la révolution n’a pas encore sonné.

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