Public Enemy – « New Whirl Odor »

Public Enemy – « New Whirl Odor »

New Whirl Odor[Album]
01/11/2006
(Slam Jamz/Nocturne)

S’il existait un Hall of Fame du hip hop, il est certain que Public Enemy en ferait partie et certainement aux places d’honneur. Certes, pas pour l’Amérique bien-pensante, que P.E a toujours dérangé, mais pour ces inconditionnels d’un rap revendicatif, conscient, voire militant, qu’ils ont prôné durant toute leur carrière. Mais si vous les croyez moins virulents, détrompez vous. La sagesse est certes venue avec le temps, mais c’est pour mieux cibler leurs attaques, et surtout développer leur sens de l’analyse, qui fait plus peur au gouvernement en place que les histoires de gangsters devenues presque banales et au final plus confortables pour les politiciens

C’est toujours avec une certaine émotion que l’on découvre le nouvel opus d’un groupe si important. Mais l’avantage avec celui-ci, c’est que quoi qu’il arrive, ils ne seront jamais loin de ce qu’ils ont toujours su faire. Et encore une fois ce « New Whirl Odor » en est la parfaite illustration. Toujours cette énergie présente du début jusqu’à la fin. Avec toujours aux côtés de Chuck D, l’incontrôlable Flavor Flav, présent comme toujours comme sur « Bring That Beat Back », titre très fidèle à leur style habituel. Et qui parle de style habituel, parle de Professor Griff, toujours d’attaque comme le prouve « What a Fool Believes » ou encore le terrible « As Long As People Got Something To Say » (grâce auquel on comprend pourquoi El-P cite souvent P.E comme une de ses plus grosse influence), amenant avec lui, comme toujours, une influence plus rock ou plus dansante, voire plus décomposée. Mais d’autres producteurs sont présents sur cet opus, tels Johnny Rosado, C-Doc, Abnormal, pour ne citer qu’eux. Signalons également la présence essentielle des Djs sur ce projet, et notamment Dj Lord Aswod, Dj President Ike, et Dj Johnny Juice. Bref, on est loin du rap variété et que ce soit dans les textes de Chuck D, ou dans la production, on retrouve bien le Public Enemy que l’on connaît

Jouissif, c’est le terme qui nous paraît le plus adapté pour désigner le sentiment procuré par cet album. Jouissif car on se revoit écouter « Fear Of A Black Planet » et retrouver bien des années plus tard la même rage, le même engagement, la même qualité que par le passé. Les versions donnent envies de se casser la nuque et Chuck D paraît au sommet de son art. Et quand certains artistes plus branchés, avec derrière eux une carrière bien plus courte que celle de P.E, disent qu’ils prennent leur retraite, voici ce que disait Chuck D dans une interview récente: « La retraite, c’est pour ceux qui considèrent le rap comme un métier et non comme un art ou une passion ». Alors faites que Public Enemy reste passionné le plus longtemps possible!

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