Prefuse 73 – « The Only She Chapters »

Prefuse 73 – « The Only She Chapters »

pref180Album
(Warp)
25/04/2011
Ambient post moderne

A la vue d’une carrière exemplaire comme la sienne, principalement composée de sept albums naviguant entre abstract hip-hop et pop avant-gardiste, on ne peut pas en vouloir à Prefuse 73 d’avoir envie de se renouveler. Par contre, quand le maître des rythmiques syncopées, des cuts savants et des mélodies organiques met ses principales compétences entre parenthèses, ça fait comme un choc. A vrai dire, ceux qui achèteront « The Only She Chapters » les yeux fermés croiront peut être d’abord à une erreur d’emballage, un disque perdu dans une mauvaise boîte. Conscient d’un changement radical par rapport à ses précédentes productions construites sur des boucles intelligentes, au groove bancal souvent irrésistible, Guillermo Scott-Herren invite ses fans et ses probables nouveaux adorateurs à comprendre sa musique d’une manière différente, à travers un disque au fumet résolument féminin. En invitant ici Zola Jesus, Shara Worden de My Brightest Diamond ou Trish Keenan (R.I.P.) de Broadcast, on est plus proche du Guillermo déguisé en Savath & Savalas qu’en Prefuse 73. Calme et songeur, il ouvre une fenêtre sur un ambient post-moderne qui montre toutes ses limites, malgré l’effort dans la démarche.

Ainsi, à moins d’être un bouddhiste en pleine séance de méditation extra-corporelle, difficile d’apprécier à leur juste valeur des morceaux comme le constipant « The Only Contact She’s Willing To Give », les nappes brouillonnes de « The Only Chamber Resolve », les arrangements hasardeux et anti-mélodiques de « The Only Lillies And Lilacs », comme les exercices psyché-compliqués « The Only Thief To Steal Tonality » ou « The Only Trial Of 9000 Suns » rendus inaudibles par la superposition des couches. Autant de morceaux expérimentaux qui caractérisent un changement trop brusque dans les travaux de celui qui tourne aujourd’hui en toute cohérence aux côtés de Neon Indian ou Oneohtrix Point Never. Même si l’écoute complète du disque s’avère complexe, quelques titres résonnent comme un battement de cœur sur le silence: « The Only Valentine’s Day Failure » à la mélancolie presque palpable appuyée par de micro détails, l’ambient transparent de « The Only Boogie Down » ou « The Only Hand To Hold » qu’on écoute avec autant de plaisir que le ressac de la mer sur une plage paradisiaque. Malgré toute cette poussée expérimentale difficile d’accès, Prefuse 73 a soif de nouvelles sensations. C’est plutôt bon signe pour la suite.

En écoute

Disponible sur
itunes26


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2 Comments
  • Nicolas
    Posted at 12:16h, 23 mai Répondre

    Je ne suis vraiment pas convaincu par cet article :
    – Je n’aime pas du tout les titres que vous aimez et j’aime ceux que vous dévaloriser.
    – Je ne sais pas qui a écrit cet article sans intérêt, mais les goûts en musique sont très réduits (donc je suppose que la culture (musicale) l’est aussi)
    – Et enfin, je trouve que l’écriture n’est pas très subtile…
    Un conseil : les gars arrêtés d’écouter de la musique Indie uniquement citées sur Pitchfork

    Nicolas R.

    • Jean Bedell
      Posted at 15:30h, 28 mai Répondre

      Cher Nicolas,

      à chacun ses goûts et tous les goûts sont dans la nature. C’est ce qui fait le charme et donne la liberté à la musique, à travers le monde. Tu peux ne pas avoir les mêmes goûts que le journaliste responsable de cet article, sans pour cela « casser » son article, sinon tu peux te défouler comme pas mal d’autres écervelés, en commentaires inutiles, sur le site de Libé. Concernant la subtilité des articles, je te conseille Télérama, qui sera probablement plus intello à ton goût. Nous parlons bien de Rock’n’roll, bien qu’à mon goût, il en manque un poil, mais j’ai trouvé pas mal de perles sur Mowno, à qui je souhaite une bonne continuation.
      Jean Bedell est un mensonge, la culture tuera le capitalisme. « Rock’n’roll can never die ».

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