Prefuse 73 – “Meditation Upon Meditations”

Prefuse 73 – “Meditation Upon Meditations”

pref180Album
(Beat Records)
25/04/2009
Abstract hip hop

Pour vous qui trouvez que Scott Herren s’égare de plus en plus sous l’entité Prefuse 73, on a peut être trouvé de quoi vous réconcilier avec lui. Pour cela, c’est ni en Europe ni aux Etats Unis qu’il faut aller fouiller, mais au Japon, là ou est uniquement sorti au mois d’avril 2009 ce “Meditation Upon Meditations” et ses 14 titres inédits. Traitement de faveur ou non, volonté ou non de satisfaire un public souvent atypique, reste que Herren a pondu aux japonais quelques productions de la trempe de celles regrettées par nombre de ses fans de la première heure. Encore faut-il savoir s’il s’agit là de fonds de tiroir, et à quand remontent ces travaux généralement plus accessibles que ceux alignés sur ses deux derniers opus. Etant donné le peu d’informations divulguées à son sujet, c’est donc sans réponse à nos questions que nous nous plongeons dans ce disque. Et difficile de ne pas se satisfaire d’un Prefuse 73 aux idées bien rangées, de retour à un abstract hip hop débarrassé du superflu, à la finesse qui le caractérise, et à la complexité revenue à une juste discrétion. Ainsi, à quelques exceptions décousues qui laissent à penser que ces titres sont relativement frais (“The Way I Always Do”, “Julie In Real Time”, “I Was Just Leaving”), les rythmiques redeviennent efficaces et compréhensibles (“Towelette”, “Another Ballad Of Agony”, “Speeds Of God 2000”), les détails fourmillent sans être indigestes (“Such a Face”, “Formations Suite”), les mélodies repointent le nez, au point qu’on se surprend à rendre à Herren le crédit qu’il avait progressivement égrainé ces derniers mois. “Meditation Upon Meditations”, bien défendu par quelques coups d’éclat (“M.T.A. Entertainment”, “Return From Home”, “So Much Over Time”), rassure en prouvant que Scott Herren n’a pas totalement occulté la simplicité que pouvait aussi revêtir son registre. Un disque qui vaut donc la peine d’être cherché et écouté, d’autant que nous Français, ne sommes pas près d’avoir l’honneur d’un tel traitement de faveur, de surcroit si réussi.


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