06 Mar 24 Porcelain – ‘Porcelain’
Album / Portrayal of Guilt / 16.02.2024
Post hardcore
Formé en 2022 autour d’une musicienne et de trois musiciens de la communauté punk noise d’Austin – auparavant croisés au seins de US Weekly, Dregs, Exhaltants ou Super Thief – Porcelain , avec alors un seul single en guise de carte de visite, s’est très vite forgé une solide réputation grâce à ses concerts remarqués. C’est donc logiquement que le groupe a retranscrit son énergie live le long de ce premier album enregistré en cinq jours et mixé minutieusement durant plusieurs mois afin de sonner au plus près des amplis.
Si l’on en croit leurs compositions solides et variées, Steve Pike, Ryan Fitzgibbon, Eli Deitz et Jordan Emmert semblent pieds et poings liés au post hardcore de la fin des nineties. Une inclinaison old school qui rend leur musique immédiatement familière puisqu’on imaginerait presque les texans assis à la même table que Drive Like Jehu, Unwound, Fugazi, Portobello Bones, Sleeppers et Reiziger, esquissant tous ensemble ce disque (Obi, Plastic, Vanity, Invoices). Rien que ça !
Mais le groupe peut avant tout compter sur sa faculté à transformer en joyau chacun des huit titres présents au tracklisting de l’album. Généreux dans l’effort, inventif dans ses tournures, il avance en symbiose avec sa partie rythmique, en mettant en avant ses deux guitares dans un équilibre alternant riffs abrasifs, dissonances noises et mouvements devenant salutaires lorsque les refrains viennent enflammer le tout (Frozen Sea, Disgrace). Les dix minutes intenses de History et ses larsens étourdissants donnent également un sérieux aperçu du potentiel bruitiste du combo qui, d’après son guitariste Eli Deitz, laisse place aux improvisations les plus audacieuses sur scène. Capable de retenues lorsque le timing est opportun, et armé de sa voix presque nonchalante, Steve Pike s’impose comme un chanteur au charisme magnétique, jouant au yoyo entre rage et paroles scandées, et multipliant avec une pointe de cynisme les parallèles entre ses traumatismes personnels et nos sociétés tordues.
Porcelain a de l’ambition, le fait savoir ici et projette d’aller le plus loin possible, en toute humilité. Avec un premier album hautement addictif et d’une telle maitrise, prions que les frontières puissent rapidement tomber afin que nous profitions nous aussi de l’aura de ces texans, sans cesse remis en haut de la pile de disques et déjà prétendants aux fameuses listes de fin d’année.
A ECOUTER EN PRIORITE
Obi, Vanity, World I Know, History, Plastic, Disgrace
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