Poor Moon – « Poor Moon »

Poor Moon – « Poor Moon »

poor180Album
(Sub Pop)
03/09/2012
Folk

A voir Robin Pecknold multiplier les apparitions en solo, J.Tillman se faire définitivement la malle en s’adonnant magnifiquement à sa nouvelle entité Father John Misty, puis Christian Wargo et Casey Wescott faire un pas de côté pour s’en aller donner naissance à Poor Moon, on croirait à la débandade chez les Fleet Foxes. A moins que tous ne cherchent à prendre leur distance pour finalement mieux se retrouver ensuite. C’est tout ce qu’on souhaite tant, malgré tous les efforts, force est de constater que tout ce qui prend sa source au sein du groupe folk de Seattle peine véritablement à l’égaler. Nouvel exemple avec ce premier album éponyme de Poor Moon qui, tout comme le Ep l’ayant précédé de quelques mois, documente plus l’inspiration de Wargo durant ces dernières années passées à composer dans son coin, qu’il impose ses géniteurs comme une des grandes révélations de cette année.

En effet, au mieux une poignée de titres acoustiques permet aux fans de Fleet Foxes de mesurer l’influence du bonhomme sur les compositions du groupe (« Clouds Below », « Phantom Light », « Holiday »), au pire il sert ici un répertoire réchauffé qui parfois ne prend même pas la peine de s’en différencier (« Bucky Pony », « Birds »). Et pour cause, entièrement composé en parallèle de la belle aventure, il était écrit d’avance que son auteur aurait toutes les difficultés du monde à faire la part des choses, à se détacher totalement de son quotidien pour donner naissance à une musique personnelle, seul puisque ses compères se sont simplement mis à son service sans jamais remettre en cause le travail de composition.

Ainsi, en reposant en grande partie sur un indéniable travail d’harmonie, d’instrumentation et d’arrangement – les trois piliers du répertoire Fleet Foxes – ce premier long format de Poor Moon tombe inévitablement dans la comparaison et l’obligation de l’assumer. Alors, comme déstabilisé par cette ombre qui le suit sans cesse, il prend parfois des allures d’édifices brinquebalant qui se noie dans la confusion d’une inspiration débordante (« Same Way »). Dommage car quelques morceaux croisés ici (« Waiting For », « Pulling Me Down », « Come Home ») se montrent assez convaincants pour laisser penser que Wargo et sa bande avaient véritablement une carte à jouer. Revanche indispensable au prochain épisode.

itunes24

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