Ponta Preta – ‘Tits Up’

Album / Le Surf / 16.04.2021
Sunshine rock

Un premier riff. Le chant avance à l’unisson, puis les chœurs s’emballent et l’énergie sixties gagne tout le terrain. Il n’en fallait pas plus pour qu’on tombe dans le piège bien tendu par Ponta Preta, groupe lyonnais à la recette sunshine-rock comme il semblait peu probable qu’on en croise au détour de ce dernier mois d’avril.

Entre garage, psychédélisme et surf, le premier album de Ponta Preta – prix du jury du Ninkasi Musik Lab en 2019 – ne se contente pas seulement de naviguer en eaux connues mais offre une baignade des plus rafraîchissantes sur les rives d’un rock ensoleillé et électrique, aux mélodies bien foutues et à la rythmique subtile (You & I). Avec des titres comme From Baya With Love, Tits Up se pose en digne héritier de nos Allah-Las bien-aimés et louvoie sans pression, passant de l’assurance insolente de la génération Nuggets (Lost In A Mountain) aux vibrations léthargiques de Tame Impala période Innerspeaker sur Circus Smile – par ailleurs savamment arrangé de percussions qui, ça et là, rendent la progression du titre assez enivrante. L’autre marqueur de ce très chouette disque, ce sont bien sûr les harmonies vocales californiennes, convoquées avec élégance et sans ambiance revival mal placée, comme sur Someday – Beach Boys moins Dick Dale fois Ennio Morricone égal joie plus bonheur.

La guitare qui fend les chœurs, une pointe d’orgue comme on en voudrait plus souvent, Morning Tuesday referme ce volet en faisant danser tout le monde. Ponta Preta chasse la gomina avec bon esprit et pique une tête dans les eaux à peine nostalgiques d’une west coast balnéaire et rock’n’roll. Tits Up a le vent en poupe et le soleil dans les yeux, la rythmique qui se trémousse et déjà de beaux jours devant lui.