14 Août 12 Plugs – « Plugs »
Album
(Eurostar)
03/09/2012
Courant alternatif
Pendant que l’hypercréativité de la musique anglaise ne trouve un écho en France que dans ses stars et ses next big things les plus médiatisées, de petites structures s’emploient à dénicher les grands d’après-demain: ceux au buzz naissant, dont le potentiel est incontestable, mais dont la maturation nécessaire laisse encore un peu de temps aux gros bonnets pour venir y jouer violemment des coudes. A l’orée de cette jungle ou tout le monde tente de décrocher un peu de son avenir, Eurostar Records tire plutôt bien son épingle du jeu. Non, vous ne faites pas erreur, il s’agit bien du « label de » qui – au propre comme au figuré donc – fait office depuis 2010 de passerelle artistique entre l’Angleterre et la France.
En cette rentrée scolaire 2012, la structure, plus que jamais entremetteuse, concrétise pour de bon son ambition. En effet, après qu’elle ait accroché quelques maxis à son catalogue naissant, c’est Plugs qui vient la mettre définitivement sur de bons… rails en y signant un premier album, reflet en tous points du degré d’exigence et d’avant gardisme dont peut se vanter le label jusque-là. Parce que, à l’instar de Breton, le duo considère sa musique comme une partie de son art. Ainsi, indissociable d’un univers visuel dans lequel l’animateur graphique français Alden Volney vient régulièrement mettre son nez, l’oeuvre de ces Britanniques toute entière est ancrée dans l’East London, ce quartier pour le moins créatif de la capitale anglaise ou les influences se donnent sans cesse rendez vous pour muer en quelque chose qu’il est finalement difficile de décrire avec précision.
Confus sur le papier, Plugs n’en est pas moins convaincant quand on se plonge dans sa dizaine de titres ou musique électronique, rock, psychédélisme, krautrock, et hip hop font pot commun pour décrocher la timbale d’une humble originalité. Car, au delà des références anglaises qui pleuvent comme pour servir leur accessibilité, chaque titre cultive sa part d’intrigue et contribue à plonger l’auditeur dans un univers aigre-doux pour le moins captivant qui, au bout de l’obstination et sous ses arrangements, finit toujours pas se révéler. Alors, entre riff efficace et délire hallucinatoire (« On And On »), brulots rock aux apparences inoffensives (« Set Fire », « Rise Up »), feintes rétro (« White Light »), hypnose à coups de mélodies synthétiques (« Rise Up »), et pop futuriste (« Black Microdots »), c’est une marque de fabrique qui se dessine avec des lendemains passionnants au terminus.
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